A priori, on s'accommode bien avec les prolongations des délais de réalisation de n'importe quelle opération ou projet. Un constat devenu une spécificité typique pour la wilaya d'Annaba, où les retards dans la réalisation et la réhabilitation des projets sont monnaie courante. C'est du moins, le cas pour le téléphérique Annaba-Séraidi. Ce parent pauvre des moyens de transport à Annaba, dont l'historique est jalonné de pannes, n'est pas près de reprendre du service de sitôt. À l'arrêt depuis janvier 2019, suite aux intempéries ayant affecté la région d'Annaba, ce moyen de locomotion a été programmé à plusieurs dates pour la reprise de son activité. Il avait été annoncé pour reprendre du service en 2020, puis en 2021. Or, aucune date n'a été respectée. Au contraire, en juin 2020, le wali d'Annaba avait annoncé avoir débloqué une enveloppe financière de 30 milliards de centimes pour engager le lancement des travaux de réparation et de réhabilitation. Hic d'une situation qui va de travers, puisque, sans aucune précision, la reprise de l'activité du téléphérique vient d'être reportée au mois de septembre 2022. En somme, pour réparer un pylône cela prend 3 ans et plus! Selon certaines indiscrétions, alimentées par des sources crédibles, le lancement des travaux de réparation devait se faire juste après l'expertise d'évaluation de l'ampleur des dégâts occasionnés à l'équipement, dont le glissement du terrain et l'état du pylône. Une expertise effectuée par une équipe technique dépêchée, à l'époque, par le ministère des Transports et des Travaux publics, qui avait annoncé la reprise du service de cet équipement public dans un délai de 6 mois. Or, selon les mêmes indiscrétions, aucune action n'a été entreprise par l'Etac, encore moins par les pouvoirs locaux et acteurs en charge du secteur du transport à Annaba. Aujourd'hui, après plus de 2 ans et demi, on vient d'avancer 2022, comme date butoir pour la remise en marche du téléphérique. En conclusion, à Annaba, il faut mettre entre 3 et 4 années pour réhabiliter un pylône. Alors, qu'en serait-il si tous les pylônes s'étaient effondrés? En attendant la rigueur de la gestion des besoins nécessaires des administrés de la wilaya d'Annaba, dont certains d'entre eux sont les habitants de la commune de Seraidi, qui devront se contenter de conjuguer le verbe «attendre», il est valable à tous les temps. Car, prendre son mal en patience, n'a plus de raison d'être à Annaba, qui souffre de mille et un maux, dont, entre autres, la lenteur dans la réalisation de tous projets confondus, dont, entre autres, la nouvelle gare maritime, les logements Aadl et la remise en marche du téléphérique. Ce dernier, qui, convient-il de le rappeler, est à l'arrêt en raison d'un glissement de terrain et l'effondrement d'un pylône, provoquant la chute d'une télécabine qui avait cédé sous la force des vents dépassant les 90 km/h. Signalons qu'avec 2500 usagers de ce moyen de locomotion, si la ligne Annaba-Séraidi, sur un linéaire de 4 km, venait à reprendre du service, elle sera d'un apport financier considérable pour les deux communes et, par conséquence, au Trésor public. Surtout que l'APC de Séraidi, encore plus qu'Annaba, n'a pratiquement pas de rentes financières, faute de détermination du patrimoine immobilier entre autres, pouvant générer des recettes financières, devant contribuer, un tant soit peu, au financement de projets relevant du développement local.