La valse des hauts fonctionnaires de l'Etat se poursuit. C'est au tour des chefs de daïra, maillons indispensables de la gestion locale d'en faire connaissance. Elle revêtirait un caractère tout à fait habituel si ce n'était les événements tragiques que vient de connaître le pays, notamment les incendie qui ont ravagé la Kabylie, endeuillé des familles, détruit leurs maisons, l'économie de la région, son patrimoine forestier, les privant d'un moyen de production ancestral: la terre nourricière, réduite en cendres. Récoltes, arbres fruitiers, oliviers, figuiers, troupeaux d'ovins, de bovins, tout ce qui caractérise l'économie de montage a été réduit en fumée, ce qui a entraîné des mouvements de solidarité nationale et internationale, exceptionnels, à travers particulièrement la mobilisation remarquable d'une diaspora qui vibre au moindre soubresaut du pays, affichant des liens indéfectibles et puissants à la terre des ancêtres. Ce qui a relégué l'action des pouvoirs publics au second plan. Une défaillance qui ne pouvait rester sans retour de bâton, même si le communiqué rendu public par le ministère de l'Intérieur n'en a pas fait état. Le ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, Kamel Beldjoud a opéré, dimanche (5 septembre 2021, Ndlr) après aval du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, un mouvement partiel dans le corps des chefs de daïra, indique le document. Qu'annonce-t-il? «Après aval du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, le ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire a opéré dimanche, 27 Muharam 1443 de l'Hégire correspondant au 5 septembre 2021, un mouvement partiel dans le corps des chefs de daïra. Il a, ainsi, été mis fin aux fonctions de neuf chefs de daïra, outre la mutation de 73 autres et la promotion de 43 cadres aux postes de chefs de daïra», précise la même source. Un mouvement qui ne peut être imputé qu'à la gestion tatillonne, de ces hauts fonctionnaires qui a probablement amplifié l'image de pouvoirs publics défaillants, absents, que véhicule légitimement l'opinion publique, surtout lorsque les manquements sont flagrants. Le correctif s'imposait, d'autant plus que l'Etat qui s'est acquitté de l'opération d'indemnisation des victimes, laquelle doit leur permettre de reconstruire leurs habitations, de reconstituer leurs cheptels, leurs oliviers, figuiers des arbres emblématiques de la région calcinés dont les récoltes représentent pour des familles entières leurs uniques revenus. Ce qui augure de toute une économie à reconstruire, d'emplois à créer...Une opération de longue haleine qui ne doit en aucun cas s'accompagner de couacs. Les nouveaux chefs de daïra qui viennent d'être promus, notamment dans les régions du pays martyrisées par l'enfer des flammes d'un été tout aussi diabolique doivent en être des acteurs de premier plan. Tout comme il y aura à gérer la distribution de l'eau potable, qui s'est faite plus rare à cause d'une pluviosité particulièrement faible, les risques d'inondations qui ne sont pas à écarter, avec le retour prochain des pluies, annoncées comme diluviennes... Autant de situations délicates qui avaient besoin de sang neuf pour affronter une rentrée sociale, laquelle ne sera pas de tout repos.