Finalement, l'idée largement répandue par les algériens n'est qu'un préjugé sans aucun fondement dans la réalité. Malgré la disponibilité de l'huile d'olive, l'Algérien ne consomme, en fin de compte, qu'une infime quantité, d'ailleurs insignifiante, devant celles consommées par ses pairs des pays méditerranéens. Selon les conclusions d'une enquête publiée récemment par les experts du programme Pasa, l'Algérien ne consomme que six petits litres d'huile d'olive par année faisant ainsi de l'Algérie un pays classé parmi les petits consommateurs de ce produit pourtant très disponible au nord du pays, notamment en Kabylie. «Les consommateurs interrogés déclarent consommer annuellement 6 litres d'huile d'olive par personne, avec un pic de consommation de 11,1 litres/habitant/ an dans la région de la Kabylie. Une moyenne qui situe l'Algérie parmi les petits standards méditerranéens de consommation de l'huile d'olive», selon l'enquête. Ce constat, confirmé par l'enquête qui a été réalisée en Kabylie et dans de nombreuses régions d'Algérie, relève, par ailleurs, que la diaspora algérienne est, quant à elle, une consommatrice appréciable comparée à la communauté algérienne vivant au pays. En effet, les conclusions de l'enquête rapportent que la diaspora algérienne, avec une consommation annuelle moyenne de 10 litres par personne, se révèle être une grande amatrice d'huile d'olive, conclut l'enquête qui explique que «l'huile d'olive revêt un caractère identitaire et culturel fort pour la diaspora algérienne. L'huile d'olive de Kabylie bénéficie d'une excellente image, les consommateurs issus de la diaspora y sont attachés». Par ailleurs, il convient de noter que l'enquête a été réalisée sur un échantillon de160 oléifacteurs et 30 oléiculteurs dans les trois wilayas de Tizi Ouzou, Béjaïa et Bouira et dans les quatre régions. Les enquêteurs ont également interrogé 2 053 personnes dont 15% de non consommateurs d'huile d'olive. L'échantillon s'est donc, élevé à 1 737 personnes. Les hommes sont représentés à hauteur de 41% et les femmes à 59%», selon le rapport du programme Pasa qui a, ainsi, pu relever que «la quasi-totalité de l'huile d'olive proposée sur le marché, emprunte le circuit informel, sans avoir recours à un circuit de distribution structuré. L'huile d'olive de Kabylie correspond au goût des consommateurs régionaux et nationaux mais ne correspond pas aux normes établies à l'international». Une véritable mise à nu d'une gestion du créneau, paralysée par les entraves bureaucratiques et une gestion administrative qui fait fi de toute règle moderne. Depuis des années, les producteurs eux-mêmes n'ont cessé d'appeler à remettre la filière entre les mains des professionnels au lieu de la confier à des administrateurs, qui ne sortent pas des bureaux. Ainsi, malgré des discours triomphalistes mais creux, l'huile d'olive algérienne reste loin des standards et, surtout, cette gestion fait que l'Algérie reste parmi les petits consommateurs.