Après la trêve de la 3e vague, le secteur de la santé de nouveau sous la menace des grèves. Ce sont les auxiliaires médicaux en anesthésie et réanimation qui reviennent à la charge. Ils viennent de déposer, au niveau de leur tutelle, un préavis de grève de 3 jours, à compter du mardi 21 septembre prochain. «Cette nouvelle grève vient dénoncer le fait que le ministère de la Santé n'ait pas tenu ses engagements par rapport à nos revendications socioprofessionnelles», assure, Amine Bendali, président du Syndicat national autonome des auxiliaires médicaux en anesthésie et réanimation de santé publique, joint, hier, par téléphone. Ce syndicaliste rappelle que le conflit dure depuis presque 2 ans. «Nous avons eu plus de cinq réunions avec la tutelle, des PV ont été signés. On pensait que cela allait aboutir à des résultats positifs, en vain!», souligne-t-il, non sans qualifier la situation actuelle de pourrissement. Amine Bendali tient à rappeler le rôle important joué par les auxiliaires médicaux en anesthésie et réanimation, notamment durant cette pandémie de coronavirus. «L'Algérie souffre d'un manque flagrant de médecins spécialistes en réanimation. Ce qui fait que nous sommes obligés de les suppléer, voire d'accomplir certains de leurs actes, particulièrement en cette période de pandémie», avoue-t-il. «Mais nous n'avons aucune valorisation ni protection juridique», atteste-t-il. «On demande ainsi la révision de la clause 175 de la loi sanitaire de 2018, qui interdit aux auxiliaires médicaux en anesthésie-réanimation de santé publique d'établir une prescription médicale, alors que l'article 20 du statut particulier 11-235 les autorise à le faire», ajoute-t-il, non sans réclamer la création d'un conseil de l'ordre afin de mieux encadrer l'exercice de la profession. Néanmoins, le président du Snaamarsp, estime que les urgences sont dans la concrétisation de la promotion de grade décidé par l'ancien Premier ministre, Abdelaziz Djerad, en décembre 2020. «Presque un an après, cette décision gouvernementale n'a pas été appliquée», fait-il savoir. En outre, les auxiliaires en anesthésie réclament le versement, en «urgence», de la 5e et la 6e tranche de la prime Covid-19. «On est à la veille de la rentrée sociale. Les prix flambent, on a des familles que l'on doit habiller et nourrir. Je pense qu'après nos sacrifices, on mérite amplement notre dû», soutient-il, avec beaucoup de désarroi. L'autre «urgence», que met en exergue ce syndicat aux 4500 membres, est la révision du statut particulier. «Sur instruction du président Tebboune, la tutelle a ouvert des discussions le 8 juillet dernier. On attend que les choses s'accélèrent afin d'adopter, au plus vite, un nouveau statut», rétorque-t-il. Amine Bendali insiste également sur le gel des concours d'accès à cette spécialité paramédicale. «98% de ceux qui sont appelés à le passer, ne veulent pas en entendre parler avant que le nouveau statut soit adopté», affirme-t-il. Une lettre a été envoyée au ministère de la Santé pour qu'il soit «gelé». «On demande l'ouverture d'un Institut national académique de l'auxiliaire médical en anesthésie-réanimation de santé publique avec une formation en externe (bac+5), et la revalorisation du diplôme de tous les auxiliaires médicaux en anesthésie-réanimation», conclut-il espérant que la tutelle ne fera pas la sourde d'oreille. Car, ce n'est pas la première grève du genre organisée par ce corps. Depuis 2 ans, ils organisent des débrayages cycliques pour les mêmes revendications soumises aujourd'hui. Une réunion de concertation est prévue pour demain. Une solution rapide doit être trouvée afin d'éviter le retour des grèves dans un secteur aussi névralgique que la santé...