Une action devenue visiblement inévitable après l'échec de la réunion de "la dernière chance" qui a regroupé, hier, les représentants du Syndicat des infirmiers anesthésistes et la commission des négociations du ministère de la Santé. Les auxiliaires médicaux spécialisés en anesthésie et en réanimation de la santé publique reviennent à la charge. Ils comptent organiser ce matin une journée de protestation à travers l'ensemble des hôpitaux du pays pour réclamer de nouveau la révision du statut et la revalorisation du diplôme de tous les auxiliaires médicaux. "La journée de protestation sera suivie demain lundi (aujourd'hui lundi, ndlr) par les 7 000 paramédicaux spécialisés en anesthésie réanimation", a assuré Amine Bendali, président du Syndicat national autonome des auxiliaires médicaux en anésthésie et en réanimation de la santé publique. Initiée par ce syndicat, cette journée de protestation sera principalement ponctuée par un arrêt de travail et des rassemblements à l'intérieur même des établissements hospitaliers. Une action devenue visiblement inévitable après l'échec de la réunion de "la dernière chance" qui a regroupé, hier, les représentants du Syndicat des infirmiers anesthésistes et la commission des négociations du ministère de la Santé. Chacune des deux parties a, selon toute vraisemblance, campé sur ses positions. "Nous avons tenu hier une séance de travail avec les représentants du ministère de la Santé en présence de l'inspecteur général en tant que représentant du ministre, mais sans pour autant parvenir à un accord. Les négociations sont toujours au point mort. Elles n'ont pas dépassé le stade des promesses. L'inspecteur général n'a pas cessé, tout au long de la réunion, de nous répéter inlassablement : ‘On va voir, on va essayer de faire quelque chose. C'était une réunion de promesses qui ressemblait à la réunion de mars dernier. Aucune avance notable n'est à signaler'", a pesté Amine Bendali à sa sortie de la réunion tenue au siège du ministère. Cette déclaration de M. Bendali sonne comme un échec des négociations entre les deux parties. Ce qui ne manquera pas de chambouler le programme des opérations chirurgicales prévues aujourd'hui et appelées à être reportées en raison de cette grève d'une journée des infirmiers anesthésistes. "Le service minimum sera néanmoins assuré à travers tous les services des urgences chirurgicales. Les interventions chirurgicales d'urgence seront assurées par les auxiliaires anesthésistes de garde", précise notre interlocuteur. Le président du Syndicat autonome rappelle qu'"une plateforme de revendications à vocation socioprofessionnelle a été soumise aux autorités sanitaires en mars dernier et un procès-verbal avait été signé, ce qui confirme l'engagement du ministère de tutelle". "Nous avons demandé, entre autres, la révision du statut particulier 11-235 du 6 juillet 2011, portant sur les missions et les tâches des auxiliaires médicaux en anesthésie et en réanimation. Et nous avons aussi exigé la revalorisation du diplôme de tous les auxiliaires médicaux en organisant une formation académique. C'est pourquoi nous avons insisté sur l'ouverture d'un institut national de l'auxiliaire médical en anesthésie réanimation de santé publique, soit une formation externe bac+5", détaille encore Amine Bendali. Abordant le plan de carrière des anesthésistes, le syndicaliste insiste sur "la promotion, sans condition, de tous les auxiliaires médicaux en anesthésie et en réanimation (AMAR) de santé publique de la catégorie 12 à 13 et de la catégorie 13 à 14". Autres revendications : la couverture juridique des anesthésistes durant l'accomplissement de leur mission et plus de protection juridique pour être à l'abri des poursuites judiciaires. "Nous avons fait une demande par le biais d'un avocat agréé au niveau du Conseil d'Etat pour des dispositions légales pour la protection juridique de l'auxiliaire médical en anesthésie réanimation", a encore rappelé Bendali. Contactés, des auxiliaires anesthésistes du CHU Beni Messous n'ont pas hésité à avertir que "cette action de protestation qui intervient en pleine crise pandémique n'est pas la bienvenue, mais les Amar n'ont pas d'autre choix pour faire entendre leur cause qui est légitime et légale". Ils ajoutent que "leurs revendications relèvent du domaine du possible". "Le ministère de la Santé est en mesure de les concrétiser, mais les autorités ont préféré nous tourner le dos au moment où les professionnels de la santé, tous corps confondus, mènent une lutte implacable, au péril de leur vie, contre le coronavirus. Nous avons toujours répondu présents pour faire face à la Covid", soulignent-ils.