A l'occasion du 18 septembre 2021, date de la première commémoration du décès, à la suite d'une longue maladie, de Hamid Mokrani, ex-star des Jaune et Noir de l'US Tébessa, nous traçons, aujourd'hui, la riche vie footbalistique de ce joueur hors norme. Depuis sa mort, Hamid est évoqué par les milieux des Canaris avec énormément d'émotion. C'est surtout l'éblouissante classe du défunt et regretté n°8 incomparable et unique dans son genre, qui est montrée! Réunissant toutes les qualités d'un très grand Monsieur, joueur international, pouvant se permettre de réaliser de sensationnels trucs, balles au pied, jamais vécus par les fans de foot de l'Est algérien! Il s'agit du regretté docteur, Hamid Mokrani, un talentueux joueur de classe à l'état pur! L'infatigable feu follet inter-droit, aujourd'hui, on l'appelle le relayeur, allez savoir pourquoi, est né en 1949, il y a 71 ans, au millénaire village de Morsott, au pied du mont «Belkfif», (30 km au nord - est de Tébessa, l'antique et sympathique «Thevest»). 66 ans après l'arrivée à Morsott, du grand-père des Mokrani, Hamid naissait. Il était un sage élève assidu, sérieux et désireux d'être quelqu'un, ce que son papa, Mohamed, n'a pas réussi, Hamid le fera. Effectivement, l'historique lycée Saint Augustin d'Annaba sera, après les terrains vagues de son village, la terre de prédilection de la réussite de Hamid Mokrani. Et ce lycée d'Annaba regroupait toute l'élite de la grande wilaya, car c'était le seul établissement. Au lycée donc, se rencontraient tous les soirs, sur le terrain de l'établissement, les meilleurs lycéens, joueurs de la wilaya de Annaba, pour d'interminables parties de foot, où émergeaient inévitablement, les pépites, comme Hamid Mokrani, les frères Séridi de Guelma, les jeunes lycéens prometteurs en tout, venant d'El Kala, Sédrata, M'Daourouch et Oum El Adhayem, Oued Zenati, Héliopolis et le FO Guelma, de l'Ouenza, d'El Aouinât, de Gourigueur, Chéréa et de Djebel Onk (Tébessa). Ces mini- matchs attirèrent la curiosité des chercheurs de talents de la région et ainsi fut découvert le futur meneur de jeu, Hamid Mokrani qui n'hésita pas à signer, à 16 ans, sa première licence à l'US Tébessa, dont les dirigeants furent unanimes à saluer ce renfort en «or pur». Devant des dirigeants près de l'équipe - phare de la ville et de toute la région des «Lemenchas, Ouled Sidi-Yahia, Souafas, Ouled- M'Loul, Ouled -Daraj, qui ont donné ces bénévoles actifs, tels Hadj Chaffai, Belgacem Forsadou, Ahmed Hamlaoui dit « Le Dentiste», Larbi Lacheb dit «Me», Allaoua Benkhabab, Mahmoud Aït-Saâdi, Nasser Gasri, Tlemçani Ahmed-Chaouch, le docteur Boussaâd Aït-Yahia. Vite intégré aux côtés des H'Maya-Med Messaoudi, Fayçal Douiafia, feus Abdelkrim Ziani dit «Jeff», Lamine Messaâdi, Bayaza Abdelaziz, dit «Zizi», Abderrahim Bellaguida, Mohamed Kahla, Lamine Khediri, Abdelouaheb Leulmi, Lamine Zerrouki, Fateh et Abdellatif Bouras, Tatif, Med Ayadi dit «Nacional», Amar Aïssa, Abdallah Toualbia et Hocine Hannachi, une défense si infranchissable, que l'on avait surnommé «la muraille byzantino-romaine». Hamid qui jouera avec quatre générations, y compris celle d'un Portugais nommé Fernando, de joueurs tels, Athmane Alia, Mouldi El Hbari, Laïd Bouzneda, Mouldi Yousfi, les frères Kouachi, Hichem Dekoumi et autres Hocine Fateh dit «Chkem», qui évolua à la JS Kabylie, en 1985, sous le règne du regretté l'excellent président, Med Moussaoui, avant d'avoir eu le mal des «autres Canaris» de l'antique «Thevest», chez qui, «Chkem» termina sa carrière! Pour revenir à Hamid, disons qu'il était insaisissable balle au pied, avec des feintes et des coups de reins déstabilisant les meilleurs athlètes de l'équipe adverse, une extraordinaire conduite du cuir, avec des passes magiques, Mokrani, qui résistait à n'importe quelle charge, inspirait le respect, allant jusqu'à s'attirer des applaudissements nourris des adversaires, après chaque geste technique réussi! Ses buts, surtout de la tête, ont fait de lui, un as dans le jeu aérien, grâce aux extraordinaires double-détentes, malgré sa petite taille. Ces nombreux buts, faisaient, qu'il lui arrivait assez souvent, et dans des positions difficiles, de complexer, de grands et longilignes défenseurs bien préparés, pourtant. A chaque partie disputée, surtout lors du séjour en 1965- 1966, de l'ex-professionnel du FC Lens et Sedan (France), le regretté avant-centre de l'équipe du FLN, Ahmed Oudjani, le papa de l'international, Chérif Oudjani, vainqueur de la coupe d'Afrique en 1990, comme entraîneur-joueur. Hamid Mokrani était, tous les dimanches, une véritable attraction, en dribblant jusqu'à 4 joueurs adverses, en effectuant des feintes et des amortis et des passes lumineuses de la poitrine, pas possibles, laissant là, plantés comme des «i», les adversaires qui le lui rendaient bien, au coup de sifflet final, par une solide et franche poignée de main, signifiant par là, l'hommage au talent, auquel assistaient outre les fans des Canaris. Il ne savait pas obtenir des «avertissements», car il ignorait l'antijeu! Et pour parfaire ses connaissances en médecine, à Lyon, en France, d'où il sortira, après de solides études, cardiologue confirmé, il évoluera à Villeurbanne, aux côtés du père de Youri Djorkaeff, l'ancien international français, Champion du monde 1998! Demandez donc à Ali Fergani et Ighil-Ali ce qu'ils pensent de lui, en 1975-1976, au moment des stages des universitaires, où toute la crème des étudiants, se rassemblait pour des matchs internationaux, vous seriez surpris! Plus tard, bien plus tard, Hamid Mokrani, cardiologue hors pair, fut terrassé par une maladie qui l'emportera en 2020. L'homme fut enterré, à 71 ans, par une foule immense, mais le joueur de classe, lui, vit toujours dans les mémoires des Tébessiens et de tous les amateurs de très beau foot!