Nous nous attendions, sceptiques et malheureux, à la mauvaise nouvelle de la disparition du cher Moh Cherif Hannachi, dirigeant de haut rang du football national, depuis quelques jours. C'était un homme sportif, simple, humble et nationaliste jusqu'au bout des ongles. Lorsque la JSK gagnait un match important, Hannachi ne pouvait pas s'empêcher de crier que c'est, là, «la victoire de l'Algérie». Nous l'avions connu lors d'un transfert d'un joueur qui occupait le même poste que lui. Nous nous rappelons, comme si cela datait d'hier, de notre première rencontre avec le défunt joueur-entraîneur et dirigeant Moh Cherif Hannachi, l'enfant terrible de la grande JSK. Ce moment fort apprécié était vécu à Tizi Ouzou en 1985 au restaurant «Le Sindbad», le coquet restaurant, à l'époque, situé en face de l'ancien siège du groupement de la Gendarmerie nationale. C'était à la veille de l'arrivée du jeune arrière central Houcine Fateh, transfuge des «Canaris» de la JSM Tébessa pour la signature du néo-Canari, qui a, certes, changé de club mais pas de couleurs . À la table du dîner, se trouvait également à nos côtés, le regretté Mohamed Moussaoui, alors président émérite de la JSK, très heureux du renfort défensif. Et s'il y avait bien un connaisseur de ce poste, c'était bien Moh Cherif, impressionné déjà par la silhouette athlétique sur la photo que nous avions déployée pour la circonstance. Le jour où nous avons eu l'occasion de mieux connaître et savourer la valeur de ce sympathique garçon, qu'était Moh Cherif, nous était revenue à l'esprit lorsque nous nous sommes rencontrés par hasard dans un restaurant à Dély Ibrahim (Alger) pour évoquer l'apport - malheureusement court - du transfuge des «Canaris–Tébessiens», car le défenseur avait eu très tôt, le mal de la ville des ruines antiques. «Il est reparti au lendemain d'un grand match de coupe d'Afrique, laissant derrière lui, une excellente impression, celle d'un sportif de haut niveau, sérieux, au comportement exemplaire, mais malheureusement, Houcine Fateh à 25 ans, ne pouvait pas résister à l'éloignement des siens et surtout de l'antique Thevest.» La troisième fois que nous avions rencontré MCH, accompagné du sympathique Hakim Meddane, en 2012, nous n'avions pas manqué l'occasion de le féliciter sur l'appréciation qu'il a donnée sur une chaîne de télévision, à propos de la qualité d'un certain Djamel Eddine Benlamri, alors que presque la totalité des fans des Verts suivait les honteux personnages qui prétendaient que le joueur de 22 piges, alors, ne méritait pas de porter le maillot national. Huit ans après, Moh Cherif tenait là, son pari fou lorsqu'il a affirmé «que Benlamri, alors âgé seulement de 22 piges, pouvait évoluer en Equipe nationale, avec le cigare !». Notre dernière prise de café a été à Dély Ibrahim, en 2019, quelques jours après son retour d'Egypte. Il était déjà fatigué parce que cette fois-ci, nous n'avons pas eu l'occasion de rigoler un peu. Il allait quitter Alger pour «le bled». La toute dernière bonne nouvelle puisque là aussi, il aura réussi son pronostic, car au début de la CAN-2019, il a eu l'audace de donner, à partir du Caire, l'Algérie vainqueur de ce tournoi continental. Oui, c'était la prémonition d'un vrai connaisseur en foot, en vie, tout court, malgré les honteuses oppositions qui ont tout entrepris pour mettre out, la grandiose œuvre de Hannachi… pardon, de Monsieur Hannachi, qui incarnait à lui tout seul la fierté de toute une région, d'abord, puis de tout un pays, l'Algérie ! Le malheur, c'est qu'il a quitté le cœur gros, la tête de la JSK ! «C'est un peu une maman qui quitte ses enfants» ! A commenté un ami commun, affligé et triste, triste... À ses enfants, sa veuve, toute sa famille, à la grande famille de la JSK, nous présentons nos sincères condoléances. Hommage à tous ceux qui auront eu la délicatesse d'accompagner le défunt à sa dernière demeure au cimetière d'Ighil - Tazart (Tizi Ouzou). Qu'Allah l'accueille en Son Vaste Eden. A Allah, nous appartenons, à Lui, nous revenons !