M.Giraud considère que l'Algérie a une «responsabilité puisqu'elle est le pays hôte des camps de réfugiés». Le missionnaire des Nations unies au Sahara occidental, Christophe Giraud, déclare sans ambages qu'Alger a sa part de responsabilité dans le blocage actuel de cette question ; une déclaration rapportée, hier, par l'Agence de presse française. Cela donne déjà un avant-goût de ce que seront les résultats de cette enquête onusienne, puisque l'on démarre d'ores et déjà sur des faux éléments. L'Algérie n'a pas à expliquer encore une fois que sa position par rapport à la question sahraouie n'est qu'un soutien à un peuple privé de son indépendance. Une position que l'Algérie n'a cessé de défendre. «Je vais rencontrer les responsables algériens car je considère que l'Algérie a une responsabilité puisqu'il est le pays hôte des camps de réfugiés (sahraouis)», a affirmé le délégué du Haut commissariat de l'ONU aux droits de l'homme. Celui-ci n'est-il pas allé plus loin que la mission qui lui a été confiée? Car, en guise de rappel, cette enquête a été décidée il y a six mois par Louise Arbour, haut commissaire de cette même instance onusienne, après les différents incidents qui s'étaient produits dans cette région. Un constat soutenu par le dernier rapport de Kofi Annan sur le Sahara occidental remis au Conseil de sécurité. Le procès-verbal du Secrétaire général de l'ONU a énuméré les multiples violations des droits humains commis par le Maroc dans les territoires occupés. La responsabilité du blocage actuel incombe uniquement au palais royal qui tourne le dos à la légalité internationale refusant de se conformer aux dispositions onusiennes stipulant le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. En d'autres termes, seuls le Maroc et le Front Polisario, représentant officiel des populations sahraouies, sont les parties concernées par le conflit. Cette sentence a été maintes fois expliquée par les hautes autorités algériennes. Quant à l'installation des camps des réfugiés dans le territoire algérien, cela relève d'un volet purement humanitaire. L'enquêteur suisse Christophe Giraud n'est pas mandaté par les instances onusiennes pour enquêter sur les pays responsables de la situation actuelle, car ceux-ci sont connus, mais plutôt sur les violations continues des droits de l'homme au Sahara occidental. Le chef de la délégation a indiqué qu'il s'agissait d'une mission d'information «venue faire une photographie de la situation des droits de l'homme au Sahara occidental». A quoi donc joue Christophe Giraud qui devait rencontrer dans la journée d'hier des responsables algériens. La délégation du Haut commissariat de l'ONU pour les droits de l'homme devait se rendre hier dans la soirée dans les camps de réfugiés sahraouis, dernière étape d'une visite entamée mardi au Sahara occidental. Lors de son séjour dans les territoires occupés, de nouvelles manifestations ont eu lieu, mais qui ont également été réprimées par les autorités marocaines. Un fait de plus qui démontre la situation des droits de l'homme au Sahara occidental. Le président sahraoui Mohamed Abdelaziz, dans une lettre adressée hier à Kofi Annan, a émis le voeu hier que la mission menée actuellement au Sahara occidental par la délégation du Haut commissariat de l'ONU pour les droits de l'homme aboutisse à la création d'un mécanisme onusien chargé de protéger les droits de l'homme et les libertés fondamentales''. Mohamed Abdelaziz a souhaité que ce mécanisme soit créé au sein de la Mission de l'ONU pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso), ‘'ou du moins, qu'il soit attaché à elle'' pour ‘'faire arrêter les violations des droits humains dans les territoires sahraouis occupés par le Maroc, en attendant l'organisation d'un référendum d'autodétermination et le règlement définitif du conflit'', a-t-il affirmé aussi. Le président sahraoui a appelé le secrétaire général des Nations unies, à ‘'clore définitivement'' le dossier du conflit au Sahara occidental avant la fin de son mandat à la tête de l'ONU, fin 2006. Cela dépend, sans le moindre doute, de l'application pure et simple de la légalité internationale.