Après son escale d'Alger, l'envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental est attendu en fin de semaine à Rabat. Le premier jalon pour la paix au Sahara occidental est-il posé? Après les dernières déclarations de l'envoyé personnel de Ban Ki Moon faites à Alger mercredi dernier, on peut considérer qu'une porte y est entrouverte afin d'y parvenir. Un espoir, certes très mince, semble poindre à l'horizon. A sa sortie du palais d'El Mouradia où il a été reçu par le président de la République, le diplomate américain avait déclaré: «Je crois que nous sommes sur le bon chemin pour procéder à la prochaine étape dans la recherche d'une solution à cette grande question.» Avant de quitter la capitale algérienne, Christopher Ross n'a pas caché sa satisfaction quant à l'excellence des entretiens et des points de vue qu'il a eu à échanger avec le chef de l'Etat. «Beaucoup d'aspects liés à la situation dans la région, y compris évidemment la question du Sahara occidental», a fait savoir le successeur de Peter Van Walsum. Pourtant, après sa tournée dans la région il y a tout juste quatre mois, Christopher Ross faisait constater que «les positions des parties demeuraient très éloignées sur les moyens de parvenir à un règlement politique juste, durable et mutuellement acceptable, prévoyant l'autodétermination du peuple du Sahara occidental». Les autorités marocaines restent solidement ancrées à leur projet de large autonomie excluant de facto un référendum d'autodétermination qui laisserait toute la latitude au peuple sahraoui de décider librement de son destin. Apparemment, sans tambour ni trompette, la situation semble avoir quelque peu évolué après avoir laissé l'impression d'un statu quo qui a fait même craindre le pire tant les sorties médiatiques des deux parties en conflit s'étaient durcies, voire même radicalisées. Il faut rappeler que le secrétaire général de l'ONU, pour tenter de rapprocher les points de vue des uns et des autres (Le Maroc et le Front Polisario), avait appelé à des discussions substantielles avant d'entamer un cinquième round de négociations qui risquait tout simplement de connaître le même sort que les éditions précédentes: l'échec. N'empêche que les déclarations d'Alger, porteuses d'espoir de paix qui permettraient de mettre fin à un conflit qui perdure depuis plus de trente quatre ans, viennent d'être réitérées jeudi soir par Christopher Ross, après un entretien avec le président de la République sahraouie. Christopher Ross qui était en visite dans les camps de réfugiés sahraouis, avait été reçu par le négociateur en chef du Front Polisario avant qu'il ne s'entretienne avec Mohamed Abdelaziz. A l'issue de cet entretien, Christopher Ross s'est dit «optimiste» sur une solution au conflit du Sahara occidental. «Les entretiens ont porté sur tous les aspects du conflit. Nous avons étudié la manière d'aller de l'avant dans les plus brefs délais et je suis optimiste quant à la possibilité de faire le premier pas vers la solution sans tarder», a dit M.Ross Par ailleurs, l'agence sahraouie SPS a rapporté le même jour que le Comité spécial des 24 des Nations unies avait appelé à la décolonisation du Sahara occidental et a insisté sur «la responsabilité envers le droit du peuple du Sahara occidental à l'autodétermination et a fait sienne toutes les résolutions antérieures adoptées par l'Assemblée générale des Nations unies sur le Sahara occidental», a précisé le communiqué. Tous les regards sont désormais tournés vers Rabat où doit se rendre en fin de semaine Christopher Ross. Une halte qui constituera le véritable baromètre de l'évolution de ce conflit qui a pris naissance en 1975.