L'ex-président de la République, Abdelaziz Bouteflika, est décédé, vendredi soir, à Alger, à l'âge de 84 ans, 2 ans après sa démission suite à un mouvement populaire contre sa candidature à un 5ème mandat et appelant à un renouveau dans le pays. Né le 2 mars 1937, Abdelaziz Bouteflika milite très tôt pour la cause nationale. Il achève ses études secondaires quand il rejoint l`Armée de l'ibération nationale (ALN) en 1956. Il est chargé d`une double mission de contrôleur général de la wilaya V historique en 1957 et 1958. En 1960, officier de l'ALN, il est affecté aux frontières sud du pays pour commander le «front du Mali», En 1962, il est député à l`Assemblée constituante et à 25 ans, il devient ministre de la Jeunesse, des Sports et du Tourisme du premier gouvernement de l`Algérie indépendante. Il est nommé, la même année, ministre des Affaires étrangères. Reconduit dans les fonctions de ministre des Affaires étrangères, il anime jusqu'en 1979, l'action diplomatique de l'Algérie, sous la houlette de l'ancien président, feu Houari Boumediene. Diplomate chevronné et reconnu, Bouteflika impulsera, pendant plus d'une décennie, la politique étrangère qui donnera à l'Algérie une notoriété au niveau international. Elu à l`unanimité, président de la 29e session de l`Assemblée générale des Nations unies en 1974, Bouteflika obtient la mise au ban, par la communauté internationale, du régime sud-africain pour sa politique de l`apartheid et fait admettre, malgré les oppositions, le leader de l`Organisation de libération de la Palestine, feu Yasser Arafat, qui prononcera un discours devant l`Assemblée générale. À la mort du président Houari Boumediene, en 1978, il est contraint à l'exil. De retour en Algérie en janvier 1987, il sera signataire de la «motion des 18», consécutive aux événements d`octobre 1988. En décembre 1998, il fait part de sa décision de se présenter, en tant que candidat indépendant à l`élection présidentielle anticipée d`avril 1999. Il est élu président de la République le 15 avril 1999. Dès sa prise de fonctions, Bouteflika oeuvrera pour le rétablissement de la paix et la stabilité dans le pays. Il engage le processus de concorde civile, consacré, le 16 septembre 1999, par un référendum qui recueille plus de 98% de suffrages favorables. Il fut à l'origine d'une politique dite de «réconciliation nationale» qui a conduit, en septembre 2005, et conformément à sa promesse électorale, à l'adoption, par un référendum populaire, d'une charte de réconciliation nationale, plébiscitée par 80% des Algériens. Ayant brigué quatre mandats successifs, le défunt Bouteflika fut contraint à la démission suite à un mouvement populaire qui refusait un cinquième mandat, eu égard notamment à sa santé déclinante.