216 citoyens dépossédés s'interrogent sur «l'Etat de droit». 2001, une date fatidique, devenue douloureuse pour ceux qu'on désigne par le doux et heureux vocable d'attributaires de logements. Ceux-là sont propriétaires légaux des 216 appartements, faisant partie de la cité dite des 750 logements du Gué de Constantine, sauvagement squattés depuis 15 ans. Ces nids de bonheur tant espérés sont depuis 2001 à ce jour, indûment occupés par des «squatters» que «L'Etat de droit n'arrive pas, ne veut pas ou ne peut pas ...?» chasser malgré une «décision de justice d'expulsion avec pénalités». Que croire et qui blâmer dans cette douloureuse histoire enfermée dans la boîte (jarre) de Pandore que personne n'ose ouvrir? Elle semble inextricable pour la justice du pays et pour les élus de l'APC du Gué de Constantine. Pour secouer un peu plus les élus et dépoussiérer ce pénible dossier pour tous, l'Association des bénéficiaires légaux et légitimes des 750 logements du Gué de Constantine qui regroupe les propriétaires lésés dans leur droit, appellent à un rassemblement massif de protestation du «ras-le-bol» mercredi 24 mai devant l'APC du Gué de Constantine. Il n'échappe à personne que ce type de rassemblement populaire de protestation, aussi calme que souhaité, peut dégénérer et provoquer des situations pour le moins dangereuses et faire tache d'huile dans tout le pays. Dans un récent article, L'Expression avait attiré l'attention des pouvoirs publics sur la tentative de suicide déjouée in-extremis de l'un des bénéficiaires, en l'occurrence Djamel Eddine Gherbi. Combien de drames pareils faut-il qu'il advienne pour faire bouger les institutions locales? s'interrogent à juste titre les citoyens lésés dans leur droit. Il s'agit en effet de «vol pur et simple» d'un logement, payé de surcroît. Comme ses concitoyens, Djamel Eddine a déboursé la coquette somme en son temps de 64.000 DA il y a plus de 15 ans au titre de 1er versement pour jouir d'un appartement. Aujourd'hui, son logement est squatté, comme ceux des 215 autres malheureuses victimes, par des squatters venus «d'ailleurs et de nulle part». Il contacta en vain l'indue famille occupante pour une solution à l'amiable. En retour, il reçut de sérieuses menaces physiques. Impuissant et désespéré avec une amertume mal contenue, il déplora que «toutes les portes lui sont closes». Ses démarches se sont heurtées aux «incapacités?!!» de l'APC de Gué de Constantine, la daïra d'Hussein Dey et du ministère de l'Habitat. Ce fils du moudjahid Gherbi, doyen des donneurs de sang d'Algérie, du Maghreb et d'Afrique et également secrétaire national de la Fédération algérienne des donneurs de sang, Gherbi - fils, avait demandé en 2000 l'autorisation d'occuper et terminer à son propre compte son logement fini à 90% dans un chantier abandonné en 1998/99, pour prendre femme et asseoir une ébauche d'avenir. Il reçut, hélas, un «niet» catégorique assorti d'une «menace», de la présidente de l'APC de l'époque de «l'ester en justice» en cas d'exécution de sa louable intention. Ce refus a été prononcé malgré une décision de justice d'expulsion dudit logement, dont les frais de jugement sont à la charge de l'indu occupant, prononcée le 18/12/02 au tribunal d'Hussein Dey par le juge des affaires urgentes. L'APC n'est-elle pas tenue d'appliquer des décisions de justice? Quelque temps plus tard, une vague de «squatters professionnels», comme se plaît à les nommer Djamel Eddine, sont venus en famille occuper les 216 logements de la cité et 150 autres construits sur des étages en annexe, en dépit des règles de prévention édictées par l'ingénieur des mines. «Mercantilisme oblige», puisque nombre de ces logements ont été vendus à d'autres squatters encore. Cet envahissement opéré «au vu et au su» des autorités locales, a été déploré et dénoncé par la presse écrite en novembre 2005. Ce cas n'est pas isolé en lui-même. Celui de la commune de Birkhadem est édifiant. Le président de l'APC avait récemment libéré des logements squattés grâce à une intervention énergique des autorités. Pourquoi une action légitime pareille, n'est pas applicable pour l'APC du Gué de Constantine? L'association des attributaires légaux de ces logements ont vivement dénoncé le cortège immonde de bidonvilles qui prolifère aujourd'hui autour de la cité en question par des gens qui nourrissent l'espoir d'acquérir un logement au vu d'une «situation sociale fabriquée de toutes pièces». Faut-il rappeler que le président Abdelaziz Bouteflika avait dénoncé à son heure ce genre de cas et demandé une enquête à ce sujet. Plusieurs questions restent pendantes pour tout un chacun. Comment ces indus occupants réussissent-ils «facilement» à obtenir des attestations d'affectation, des certificats de résidence, des quittances en règle de la Sonelgaz, de l'ADE, à scolariser leurs enfants, percevoir diverses aides de l'Etat à travers l'APC, comment, comment...? tout cela, sans attribution officielle. Il serait trop long d'énumérer ces entraves bien connues par les autorités locales compétentes élues par les citoyens. A quel niveau se situe ce laxisme? Jusqu'à quand continuerons-nous à vivre « à peu près»? La loi est-elle sélective?...Autant d'interrogations auxquelles, espérons-le, une réponse juste sera apportée aux pères de famille lésés.