L'allocation chômage verra le jour au début de l'année prochaine. La promesse sera donc tenue. Annoncée, il y a quelques semaines par le président de la République, cette aide destinée aux jeunes sans emploi et dont l'objectif est de sauvegarder sa dignité, a déjà été étudié en Conseil des ministres. L'avant-projet de loi concernant cette allocation est en cours d'élaboration. Pour le président Tebboune qui n'entend pas faire de cette prime de soutien au jeune, une manne supplémentaire pour fabriquer des rentiers, a souligné l'impératif de clarifier les conditions d'accès à l'allocation chômage. On aura compris que ce ne sera pas une sorte d'aumône de la République en direction des chômeurs. Si elle est prioritairement destinée à lui permettre de ne plus dépendre totalement de ses parents, elle ne doit pas se transformer en une sorte de droit à la paresse. Le président de la République l'a d'ailleurs bien précisé lors du Conseil des ministres où il a été question de cette allocation, que cette dernière ne doit en aucun cas se transformer en une porte ouverte sur une quelconque dérive dépensière. Aussi, il faut voir cette allocation pour ce qu'elle est véritablement, à savoir un accompagnement de jeunes en recherche d'emploi. Elle n'est pas destinée à être versée sans contrôle, ni condition. Les familles algériennes, dont une bonne partie voit cette annonce présidentielle, comme une bouffée d'oxygène et un apport supplémentaire en termes de pouvoir d'achat, doivent savoir que l'objectif recherché par le chef de l'Etat est prioritairement de soulager les jeunes du poids de la dépendance à leurs familles. Si cela soulage la famille, c'est tant mieux, mais il est clair que l'allocation chômage doit être perçue par le bénéficiaire comme un soutien conjoncturel, le temps qu'il trouve un poste de travail. Le président de la République qui est à cheval sur la dignité de la jeunesse algérienne et également très regardant à la dépense publique. Aussi, il ne faut pas s'attendre à une sorte d'arrosage d'argent histoire, comme pourraient le dire certaines mauvaises langues, d'assurer la paix sociale. Le souci n'est pas d'acheter quoi que ce soit, mais de confirmer l'attachement de la République à la déclaration du premier novembre 1954 qui préconisait pour l'Algérie indépendante un Etat social. Le président de la République a, à ce propos lourdement insisté, dans son discours, sur le caractère sacré de cette dimension de la République. «L'Algérie est un Etat social et le restera jusqu'à la fin des temps», a asséné Abdelmadjid Tebboune. Un engagement qu'il a, à ce jour tenu, dans la gestion de la crise sanitaire, dans le maintien des transferts sociaux, malgré un pétrole à 26 dollars, dans le relèvement du Snmg à 20000 DA, dans la défiscalisation des salaires de moins de 30000 DA et plus particulièrement dans la politique volontariste dans la réalisation de logements. Aucun pays au monde n'offre gratuitement des habitations à leurs citoyens. L'Algérie le fait et à coup de millions d'unités. Cette approche très sociale poursuit l'objectif de la révolution pour l'indépendance, qui n'est autre que de donner aux Algériens les conditions d'une vie digne. Le but n'est pas encore atteint, il reste du chemin à faire. Et l'allocation chômage, dont on connaîtra le montant et les modalités d'attribution dans les mois à venir, relève de l'aspiration à la dignité pour tous les Algériens.