Après une série d'attentats ayant ciblé la Kabylie, c'est au tour du gazoduc traversant la région de Tazrout d'être l'objet d'un acte de sabotage. Dans la nuit de samedi à dimanche, aux environs de 22h30, une importante explosion a secoué les régions d'Aomar, de Draâ El-Mizan et de Tizi Gheniff. Le gazoduc traversant la région de Tazrout située entre Draâ El-Mizan et Aomar, une localité sise sur le RN 05, a été saboté par un groupe terroriste. Juste après l'explosion, les flammes visibles à une vingtaine de km ont embrasé la région, causant une frayeur sans précédent et aux riverains et aux habitants de Draâ El-Mizan et d'Aomar. Selon les informations recueillies sur place, il s'agirait des éléments de l'émir Djabri, activant dans la région Aomar-Kadiria, renforcés par des sbires de l'émir Hadj Ali de Draâ El-Mizan qui seraient à l'origine de cet acte de sabotage. Le tronçon, ainsi endommagé, l'a été pour la quatrième fois, le dernier sabotage remontant à l'année écoulée. Les premiers éléments d'enquête situeraient les dégâts à hauteur de 3 milliards de centimes. Selon des techniciens, heureusement que les installations du gazoduc comprenant des techniques de sécurité, comme le clapet fermant l'arrivée du gaz ont fonctionné évitant ainsi le pire. L'incendie, qui a duré près de deux heures, a alerté les forces de sécurité et les équipes assurant la maintenance du réseau, qui se seraient portées quasi immédiatement sur les lieux. L'explosion d'une très forte intensité qui «a fait tomber même les lustres dans certaines maisons à Aomar» n'a fait aucune victime. Cependant, elle a réussi à priver, pour quelques jours, les villes de Draâ El-Mizan, Tizi Gheniff, Bouira, Aomar et Djébahia du gaz naturel. Selon des informations, le gazoduc est en principe placé sous la surveillance des éléments activant dans les rangs des troupes mises sur pied par feu Cheikh El-Mekhfi, et ce, en vertu d'un accord passé entre ce dernier et la Sonatrach. Cependant, ce tronçon passant par Tazrout, était surveillé par des patrouilles des forces de sécurité. Cet attentat, qui se voulait spectaculaire, était, nous assure-t-on, destiné à «frapper» l'imagination des citoyens. Les terroristes ayant décidé de «signer» leur présence en ces régions. C'est ainsi que le même groupe s'était récemment signalé, dans la petite ville de Tizi Gheniff en s'attaquant à un hôtel-bar restaurant faisant 2 morts et trois blessés. Par ailleurs, dans la soirée d'hier, dimanche, une bombe a été désamorcée à Draâ Ben Khedda, dans la wilaya de Tizi Ouzou. C'est aux alentours de la polyclinique de Draâ Ben Khedda, dans un jardin attenant à cette structure de santé, qu'un sachet en plastique a attiré l'attention des citoyens. Alertés, les services de police ont dépêché sur les lieux le service de déminage. Après avoir procédé au désamorçage de l'engin, ils l'ont remis à la police scientifique, aux fins d'analyse. Toujours est-il que la population de Draâ Ben Khedda a eu des sueurs froides. Longtemps, en effet, notamment lors des premières années du terrorisme, la ville a connu plusieurs actes de violence. La Kabylie est ainsi ciblée, depuis un certain temps, par les groupes terroristes. Plusieurs actions comme les descentes dans des bars ou hôtels, des faux barrages ou encore des attentats visant les forces de sécurité ont été enregistrés. Selon des observateurs, cette recrudescence de la violence aurait été exigée par Abderrazak le para, l'un des chefs «militaires» du Gspc et adjoint direct de Hassan Hattab. Plusieurs sources ont, en effet, averti d'une possible montée de la violence terroriste, en Kabylie. Aussi, les forces de l'ordre, redéployées dans la région, sont-elles mobilisées pour faire échec à ce plan-terreur. Par ailleurs, Nous avons appris dans la soirée d'hier qu'un faux barrage a été dressé sur la RN 25 Tizi Ouzou-Draâ El Mizan au lieu dit Maâmar. Les terroristes ont racketté les voyageurs et se sont enfuis du côté de la forêt de Boumahni.