«Incitez, à travers vos écrits, les citoyens à venir déposer plainte », notera l'officier Khaoua. Un peu plus de 350 individus ont été écroués dans les daïras de Baraki et de Sidi M'hamed, à Alger. C'est là le bilan chiffré des activités de la police judiciaire, (PJ) recensé depuis le début de cette année et jusqu'au mois d'avril écoulé, dans les deux localités sus-citées. «Les auteurs de ces crimes et délits sont pour la plupart des repris de justice qui viennent tout juste d'être libérés de prison pour replonger de nouveau dans le milieu carcéral», fera remarquer, à cet effet, le chargé de communication du commissariat central, l'officier Khaoua Samir. Hier, et lors d'un point de presse qu'il a animé conjointement avec les deux responsables de la police judiciaire au niveau de Baraki et de Sidi M'hamed, M.Khaoua ne cachera pas son regret de voir plusieurs citoyens, victimes de vols ou d'agressions, s'abstenir de déposer plainte auprès des sûretés de daïra compétentes au niveau de la wilaya d'Alger. M.Khaoua fera part de cette vérité avec des exemples à l'appui et ce, avant de solliciter les journalistes présents en ces termes: «Incitez à travers vos écrits les citoyens à venir déposer plainte» dira t-il sur un ton qui sonne comme une doléance. Dans la circonscription de Sidi M'hamed, et au titre des plus importantes affaires traitées de janvier à avril 2006, les policiers ont fait part d'une quarantaine de vols de domicile par effraction. Selon Abdelghani Derrar, chef de la PJ de cette circonscription d'Alger-centre, la majorité (36) de ces affaires ont été solutionnées suite à un traitement qui s'est traduit par l'arrestation de 29 personnes dont 18 ont été placées sous mandat de dépôt. Il ajoutera que le procédé utilisé par ses éléments pour venir à bout de ces délinquants s'attaquant à des domiciles dont les propriétaires étaient absents momentanément, n'est autre que le recours à des souricières mises en place trois semaine durant. Et ce n'est qu'une fois que l'un de ces cambrioleurs a été appréhendé en flagrant délit que ce dernier avoua aux policiers tous les vols antérieurs qu'il avait commis dans le passé avant celui précédant son arrestation. Les éléments de la sûreté de Sidi M'hamed se rendent comptent dès lors que beaucoup de vols de domiciles ont été perpétrés dans leurs secteurs respectifs sans que leurs propriétaire ne daignent déposer plainte. «C‘est le monde à l'envers», notera à ce sujet M.Khaoua Samir. «C'est vraiment malheureux, que ça soit l'auteur des vols qui nous informe des méfaits qu'il a commis ici et là et non pas la victime», a-t-il déploré. C'est donc là un des exemples palpables qu'illustrent l'abstention des citoyens à déposer plainte. Mais pourquoi ces mêmes citoyens victimes de vols ou d'agression physique renoncent à solliciter le concours de la police? A cette question, deux suggestions peuvent servir en guise de réponse. La première tient au fait que les citoyens agressés, s'ils refusent de déposer plainte, c'est assurément par crainte de représailles de la part de leur agresseur. La seconde suggestion est celle qui laisse supposer que ces mêmes citoyens n'ont plus confiance en l'aboutissement de leurs plaintes déposées au niveau de la police. En outre, le dépôt de plainte fait défaut non seulement à Sidi M'hamed mais également dans la commune de Baraki. En ce sens, et selon l'officier Ben Sarhane, chef de la PJ de Baraki, les citoyens de cette localité n'assistent pas la police dans l'identification des «point noirs» où sévissent les adeptes de la criminalité.