Pour l'heure, personne ne connaît la position du président de la République sur cette question. Le Premier ministre turc devait être accueilli hier très tard dans la nuit, à son arrivée à l'aéroport Houari Boumediene par le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah. Or, il est de tradition dans les usages protocolaires diplomatiques qu'un responsable de l'Exécutif est généralement reçu par son homologue du pays hôte. Aussi, l'absence du chef du gouvernement à la cérémonie d'hier et, vraisemblablement, aussi aujourd'hui, dans les entretiens qu'aura Erdogan avec les hauts responsables algériens, apporte un autre élément créditant la thèse d'une «crise» au somment de l'Etat. En effet, l'on n'a pas vu Ahmed Ouyahia depuis plusieurs jours dans des activités auxquelles il était censé participer de par sa fonction de chef de l'Exécutif. Manquant à l'accueil et au départ du président du Venezuela, Hugo Chavez, et également au dîner offert en l'honneur de ce dernier, la non-tenue du conseil de gouvernement mercredi dernier, alors que pareille rencontre hebdomadaire était une «tradition» de l'Exécutif qu'Ouyahia n'a pour ainsi dire jamais manqué, sont autant de faits qui appuient la thèse d'une «fin de mission» pour un chef de gouvernement qui a pris les rênes de l'Exécutif il y a trois ans, presque jour pour jour. Cela dit, jusqu'à hier, son entourage ne cessait de dire que «l'éclipse» de Ahmed Ouyahia depuis mardi dernier était le fait de «circonstances personnelles» qui l'ont obligé à ne pas satisfaire à ses devoirs protocolaires. Les mêmes sources avaient indiqué à L'Expression que le chef du gouvernement était à son bureau jeudi dernier et qu'il se portait bien, ajoutant que «son départ» relevait de la rumeur. Cependant, les affirmations de l'entourage d'Ouyahia sont quelque peu battues en brèche par son absence, hier, à l'accueil du Premier ministre turc. En effet, en ne recevant pas Erdogan, le chef du gouvernement laisse passer une chance de démentir les «rumeurs» le donnant partant. Ou alors, la situation serait tellement «tendue» en haut lieu qu'il est encore «prématuré» d'annoncer le maintien de Ahmed Ouyahia à son poste. En tout état de cause, et jusqu'à hier en fin de journée, il n'était pas encore question de démission du gouvernement. Le FLN et le MSP qui exercent une très forte pression pour «pousser» Ouyahia vers la porte de sortie, maintiennent que ce n'est qu'une question de temps. Au RND on soutient le contraire. La décision reviendra au chef de l'Etat. Pour l'heure, personne ne connaît la position du président de la République sur cette question. Cela dit, cette crise trouvera fatalement une issue dans les tout prochains jours.