Le Comité spécial chargé d'enquêter sur les pratiques israéliennes affectant les droits humains du peuple palestinien et des autres Arabes des territoires occupés s'est dit «gravement préoccupé par les violations constantes et systématiques des droits de l'Homme à Ghaza, la situation humanitaire désastreuse et une infrastructure qui s'effondre visiblement». Dans son rapport présenté par son président Mohan Peiris aux travaux de la 4e commission de décolonisation à New York, le Comité spécial a révélé que la situation humanitaire dans les territoires palestiniens occupés et dans le Golan syrien occupé «continue de se détériorer considérablement», appelant le gouvernement israélien «à mettre fin à son occupation, conformément aux résolutions 242 et 497 du Conseil de sécurité». Au cours de ses enquêtes effectuées cette année, le Comité spécial a été consterné par «une nouvelle escalade meurtrière des hostilités menées par l'Entité sioniste contre les Palestiniens en mai 2021 sur une période de 11 jours, qui avait fait des morts et des blessés parmi les civils et causé d'importants dégâts aux infrastructures civiles à Ghaza».Lors de cette agression, «257 Palestiniens ont été tués, dont 66 enfants et 40 femmes, et 2.000 autres blessés», a-t-il déploré. «Dans certains cas, des familles palestiniennes entières ont été tuées dans des zones qui n'avaient aucun lien ou préoccupation avec des activités militaires, en violation flagrante du principe de distinction tel qu'envisagé dans les principes du droit international humanitaire (DIH)», a-t-il ajouté. En conséquence, des milliers de personnes ont été déplacées, a constaté le président, en se disant affligé par «l'impact psychologique cumulatif dévastateur que cette agression militaire continue d'avoir sur le moral des enfants». Les deux millions d'habitants de Ghaza qui sont soumis à un blocus depuis 15 ans continuent de subir une crise humanitaire de plus en plus grave. Le rapport a souligné que l'insécurité alimentaire touchait 72% de la population début 2021, y compris un nouveau groupe de 300 000 personnes qui ne bénéficient pas de la sécurité alimentaire dans le cadre de leurs besoins fondamentaux, entre autres en raison du ralentissement économique causé par la pandémie de COVID-19. «Le Comité a été informé que le taux de chômage à Ghaza est de 46,6% et que 95% de la population n'a pas accès à l'eau potable. L'escalade des hostilités en mai de cette année a eu un impact dévastateur sur la situation humanitaire de Ghaza, y compris (...) sur la situation de la santé, de l'eau et de l'assainissement qui est aggravée par la crise énergétique», a encore noté le président. Par ailleurs, Le Comité a précisé que durant cette année, 548 structures ont été démolies, contre 854 structures en 2020, provoquant le déplacement de 766 personnes. M. Peiris s'est dit particulièrement préoccupé par la situation des communautés bédouines et des éleveurs de la vallée du Jourdain et de celles situées dans des zones désignées par Entité sioniste comme zones militaires fermées qui font face à un risque accru de transfert forcé. S'agissant de l'expansion des colonies illégales en Cisjordanie, le Comité s'est dit particulièrement préoccupé par la construction illégale de l'avant-poste d'Evyatar sur un terrain palestinien privé près de la ville de Naplouse en Cisjordanie, qui est illégale et contraire à la loi. Cet avant-poste illégal selon le droit international a été au coeur de tensions croissantes, déclenchant des manifestations hebdomadaires de Palestiniens, qui ont été réprimées avec une force excessive par les forces de sécurité israéliennes, provoquant la mort d'au moins sept Palestiniens et des dizaines de blessés. Le président a également dénoncé la hausse des attaques violentes des colons israéliens contre les Palestiniens et leurs biens depuis janvier 2021, dénonçant le fait que les autorités israéliennes ne se contentent pas de s'abstenir d'intervenir dans les violences, mais qu'elles aident et encouragent de telles activités. Le Comité spécial a ajouté que les violations liées à l'occupation, les démolitions de maisons et d'établissements de santé, «ont fragilisé le système de santé publique et ainsi contribué à la propagation incontrôlée du Covid-19 dans les territoires occupés. D'après les informations reçues par le Comité spécial, «des tests insuffisants ont été mis à la disposition de la population palestinienne et aucun centre n'a été ouvert à El Qods-Est au-delà du mur de séparation». En ce qui concerne les vaccinations contre le COVID-19, au 31 août, le rapport a indiqué qu'»à peine 16% des Palestiniens auraient reçu deux doses». Il a appelé l'Entité Sioniste à «se conformer à sa responsabilité et à son obligation juridiques internationales d'assurer la vaccination de la population palestinienne dans le territoire palestinien occupé».Le président du Comité a déclaré qu'il est impératif que dans les circonstances exceptionnelles créées par la pandémie du COVID-19, «une attention particulière soit accordée aux groupes vulnérables».