Les contrôleurs du ministère du Commerce, appuyés par les services de sécurité, ont du pain sur la planche. Ils devront intensifier les opérations de contrôle et partir à la chasse des propriétaires de stocks non déclarés, ces «intermédiaires», qui exercent en situation irrégulière et qui s'imposent comme les maillons forts de la chaîne de commercialisation. C'est ce qui ressort du dernier communiqué de la tutelle, rendu public avant-hier. Le document précise que le ministre du Commerce, Kamel Rezig, a donné des instructions à l'effet «d'effectuer des sorties sur le terrain en continu pour signaler les stocks non déclarés et ce dans le cadre du suivi des opérations de contrôle des stocks, des chambres froides et des produits stockés par certains commerçants spéculateurs». Une lutte qui s'annonce sans fin, vu que l'informel pousse en toute impunité au détriment de l'économie nationale. Le nombre de saisies record des denrées non déclarées atteste, certes, que le plan de lutte contre ces pratiques illicites a porté ses fruits, en matière de répression, mais il révèle aussi l'ampleur du phénomène de la spéculation. Le dernier bilan en date, fait état de la saisie de 8 167 tonnes de pommes de terre destinées à la consommation à Boumerdès. La quantité, qui était stockée au niveau des entrepôts frigorifiques appartenant à un propriétaire de la commune de Khemis El Khechna, était destinée à la spéculation. Elle ne serait que «la face émergée de l'iceberg». puisque les prix de la pomme de terre connaissent des «hausses injustifiées, non pas seulement à Boumerdès, mais à travers tout le territoire national. Le communiqué du ministère du Commerce a affirmé que des efforts sont en cours, en coordination avec les départements ministériels concernés, pour l'élaboration d'un projet de loi criminalisant le phénomène de la spéculation, conformément aux instructions données par le Président. La force de la loi et la volonté sont là, mais elles ne suffisent pas. D'autres démarches s'imposent, puisque, ce citoyen, dont on voudrait protéger le pouvoir, constitue parfois un maillon important dans la chaîne de commercialisation des produits. Tant de familles gagnent leur vie dans le monde informel. Il faudrait, ainsi, trouver le moyen et la formule pour pousser ces nombreux petits acteurs de l'informel vers le secteur formel. Le chemin pour améliorer la situation est encore plus long qu'on ne le croit, puisque la lutte contre la spéculation se heurte à un autre problème et non des moindres, puisque les transactions commerciales se traitent encore en cash, ce qui rend la mission difficile.