Le verdict est tombé tel un couperet à Bouira. La seconde équipe de cette ville, descend en Régionale 2. Le MC Bouira, qui voilà quelques années, ressemblait à une sélection nationale avec des vedettes tels Zouani, Sellou, Zane, Ousmaïl, Marek, Moussouni...n'est plus qu'une équipe banale qui, chaque année, évite le purgatoire. L'année dernière déjà, le club n'a eu son salut qu'à la dernière journée. le bilan reste toutefois positif dans la mesure où le groupe dirigeant a sauvé le club d'un forfait général synonyme de la disparition certaine. Cette année, un nouveau bureau a été choisi et à sa tête un président qui, lors de l'assemblée élective avait promis beaucoup de choses. Le temps a donné raison à ceux qui n'avaient pas approuvé ce choix. Pendant toute une saison, le club a été livré à lui-même. Les subventions allouées seront ridicules en comparaison avec celles attribuées aux autres clubs à travers la wilaya. Les résultats seront à l'image de la situation catastrophique dans laquelle se débattront les joueurs et les entraîneurs. Le président fait appel à d'autres personnes pour l'aider à sauver les meubles. Là aussi, il se trompe dans ses choix. Le plus attendu avec la venue de ces personnes n'arrivera pas. Au final, c'est le MC Bouira qui sort perdant en étant relégué. En plus de ces raisons qu'on vient d'invoquer, il y a le rôle des instances à la tête du football. Tout le monde sait que les résultats enregistrés par certaines équipes menacées par la relégation sont bizarres avec des victoires à l'extérieur chez des équipes sauvées. Les exemples sont nombreux. En voyant ce qui se passe dans le Championnat italien et la menace qui pèse sur un club aussi prestigieux que la Juventus de Turin, on a une réponse concrète quant au devenir de notre sport-roi. Les matches arrangés sont monnaie courante chez nous. Les arbitres, pas tous bien sûr, décident du sort des rencontres dans les cafés. Certains présidents vendent et achètent les rencontres comme on vend et on achète des fruits et légumes. Le MC Bouira a été victime de tous ces aléas et de l'incompétence de ses dirigeants. Le résultat réalisé par les jeunes de cette équipe qui ont accédé en Nationale niveau 1, atténue la déception mais quel sera le devenir de ce potentiel dans quelques années? Si les responsables ne se penchent pas définitivement sur cette situation, des milliers de talents s'évaporeront dans la nature et notre football continuera à manger avec ou sans Cavalli, son pain noir. Le MC Bouira n'est qu'un petit échantillon dans ce turbulent marasme qui ronge le sport en général et le football algérien en particulier.