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«Rachetez-vous le 17 octobre prochain»
Réplique de Benjamin Stora à Macron
Publié dans L'Expression le 12 - 10 - 2021

L'historien avertit le président français sur les risques de dérapage pendant le prochain scrutin, suite à la polémique entre Paris et Alger suscitée par les propos de Macron quand il a estimé que l'histoire de l'Algérie n'existait pas avant 1830. Stora craint des discours de haine et de racisme qui pourraient être véhiculés pendant la campagne électorale contre la diaspora algérienne en France.
Les 7 millions d'Algériens vivant en France constituent, également, un corps électoral motivé dans l'élection présidentielle d'avril prochain, mais porteuse de risques, parce que les Algériens sont très sensibles quand il s'agit de déclarations qui touchent à leur mémoire collective.
Cependant, Stora souhaite, qu'à l'occasion de la commémoration des événements du 17 octobre 1961, Macron «fasse un geste fort» en ce sens. Dans tous les cas de figure, ce dernier cherche une voie d'apaisement parce que sa sortie a porté un coup dur aux relations bilatérales entre les deux pays.
L'auteur du rapport mémoriel enchaîne sur le noeud gordien de la polémique qui a fait beaucoup plaisir aux anciens colons et qui l'ont ouvertement critiqué, en les invitant à revenir à la scène de l'éventail en 1827 qui a été exploitée par les Français pour occuper l'Algérie trois années plus tard. Ceci prouve, au moins, l'existence d'un pays qu'on veut effacer des manuels scolaires. Stora rappelle que tous les écoliers ont lu «l'histoire de l'éventail qui a été suivie par l'accostage de navires de guerre en 1830» sur les quais de Sidi Ferruch. Mieux, si les représentations diplomatiques accréditées à Alger depuis le début du XVIème siècle ne suffiraient pas, il faudrait creuser encore plus loin jusqu'à la Numidie, chez les Zianides, les Almohades. Mais Stora rappelle qu'il y avait des accords, des échanges diplomatiques et des engagements entre Paris et Alger, à cette époque.
Jusqu'à ce jour, les Français désignent les 132 années d'occupation par la périphrase «événements d'Algérie», pour éviter la repentance pour crimes commis, reconnus pourtant par Macron, avant de les oublier à l'approche de l'élection.
Pour Stora: «La représentation du passé n'est pas un acte anodin quand il s'agit de la guerre d'Algérie, touchant à plusieurs groupes de personnes traumatisées (soldats, officiers, Algériens, immigrés, harkis, pieds-noirs); et quand ces représentations entrent en contradiction avec des discours dominants, officiels. La réminiscence devient alors moins évidente, plus douloureuse, et l'analyse de ce passé est plus confuse, délicate. Pour les sociétés française et algérienne, que faire de toutes les traces de guerre qui hantent les mémoires? Quel statut donner aux souvenirs des uns et des autres? Quelle interprétation faire de ces silences que les sociétés accumulent pour continuer à vivre ensemble? Et faut-il tout raconter, tout dévoiler des secrets de la guerre? La question de la fidélité de la mémoire, de la représentation de la chose passée n'est pas évidente», répondait-il suite aux reproches faits lors de la remise de son rapport.
Le 5 juillet prochain l'Algérie célébrera le 60e anniversaire de son indépendance. À cet âge, elle aura enfin le loisir d'évacuer le fardeau de ce lourd passé, en prenant définitivement son destin entre ses mains, comme l'a clairement signifié le président Tebboune, dans sa rencontre avec la presse nationale. Il est désormais question de chercher d'autres partenaires, laisse-t-il entendre, pour se débarrasser du tutorat français qui a fait plus de mal que de bien au pays. L'avertissement est à peine voilé, quand un partenaire de cette taille fait semblant de surfer sur des sables mouvants, à ses risques et périls.


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