La traque lancée contre les «convoyeurs» des immigrants clandestins se poursuit de plus belle, celle-ci s'étend sur plusieurs wilayas de la partie Ouest du pays. De plus en plus d'importants réseaux, spécialisés dans la traite humaine, tombent l'un après l'autre. Le dernier en date remonte au début de cette semaine. Les services de police de la wilaya de Mostaganem viennent de boucler une affaire impliquant un réseau composé de neuf personnes, spécialisé dans l'organisation de traversées clandestines par mer. Jusque-là, l'information peut paraître toute ordinaire étant donné que le phénomène de la harga est tout aussi banalisé, à telle enseigne que «les départs» à partir des plages algériennes est également, devenu un simple sport de routine. Toutefois, cette même affaire n'est pas un simple fait divers, vu ses conclusions. Cette dernière a déclenché, suite à une plainte déposée par six personnes ayant été victimes d'escroquerie de la part des membres de ce réseau,des interrogations diverses. Ces derniers ont été désignés par les plaignants comme des escrocs ayant monté leur coup en s'acharnant contre leurs victimes et leur subtiliser une somme de pas moins de 4,2 millions de dinars, leurs téléphones mobiles et une autre somme, en devises étrangères. Aussi, les policiers n'ont pas tardé à déclencher une opération de grande envergure focalisée, essentiellement, autour de la recherche des suspects dont le signalement a été donné par leurs victimes. Les investigations ont révélé que les victimes se sont mises d'accord avec le principal suspect et ses complices pour l'organisation d'une traversée clandestine par mer, à bord d'une embarcation. Là aussi, cette information peut paraître ordinaire, étant donné que ces passeurs ne font pas dans le social en organisant leurs «courses», surfant sur les vagues au large de la mer. Mais ce que cachent les membres de ces réseaux a été tiré au clair, par les policiers ayant enquête sur cette affaire. Tout d'abord, ces passeurs sont très «organisés» dans leur mode opératoire. Puis ils exigent le paiement, par chacun des candidats à l'eldorado incertain, d'une somme de 700 000 dinars. Il s'agit, d'ailleurs, du premier chef d'inculpation retenu contre les mis en cause. Et ce n'est pas tout. Pour bien mener leurs missions suicidaires, ces individus ne trouvent rien de mieux à faire que de regrouper, dans le même endroit, le maximum de candidats à la harga en leur proposant l'hébergement. C'est le deuxième grief relevé par le rapport de l'enquête lancée et bouclée par les policiers de la wilaya de Mostaganem. Selon les sources policières de la sûreté de wilaya de Mostaganem, le réseau criminel a hébergé les candidats à la migration clandestine dans deux logements, sis à la Salamandre et la commune d'Abdelmalek Ramdane, avant que les sommes d'argent convenues ne soient subtilisées ainsi que leurs téléphones mobiles. Le moindre signe de résistance émanant des victimes est synonyme de graves représailles et d'agressions, quitte à aller jusqu'à la menace de mort à l'aide d'armes blanches. Sous l'accusation de trafic de migrants, dans le cadre d'un groupe criminel organisé transfrontalier et d'escroquerie, les suspects ont été arrêtés et une procédure judiciaire a été lancée contre eux. Les membres du groupe ont été présentés devant le procureur de la République du tribunal de Mostaganem, qui a ordonné de placer deux suspects en détention provisoire. D'autre part, trois autres suspects ont été libérés, alors que les recherches se poursuivent pour retrouver les quatre autres, actuellemen,t en état de fuite.