Le ministre des Ressources en eau et de la Sécurité hydrique, Karim Hasni, a affirmé que 70% des ressources en eau mobilisées dans le pays, sont destinées à l'exploitation agricole. Selon un communiqué de son département, le ministre a révélé, lors d'une Rencontre nationale sur l'investissement dans le domaine de l'agriculture, que son secteur mobilise près de 11,2 milliards (mds), m3/an, précisant que 7,3 mds de m3/an sont consacrés à l'agriculture, soit plus de 70%, alors que 3,6 mds de m3/an le sont pour l'eau potable (AEP). Le ministre a mis en avant «son souci d'accompagner et de soutenir le secteur de l'agriculture, en vue de parvenir à l'autosuffisance alimentaire concernant tous les produits agricoles, notamment les produits stratégiques». Hasni a rappelé que «cette démarche représentait l'un des axes les plus importants sur lesquels repose le Plan d'action du gouvernement, en vue de la mise en oeuvre du programme du président de la République qui a été adopté, récemment, par le Parlement». Il a, par ailleurs, affirmé l'adoption par le secteur des ressources en eau d'une stratégie «ambitieuse», afin de remédier au déficit hydrique et de mettre en place une solution «durable», dont le dessalement de l'eau de mer pour satisfaire un tant soit peu l'AEP des populations. Cette stratégie, a-t-il souligné, concernera plus de 28 millions de citoyens à travers 16 wilayas, à court terme et plus de 35 millions de citoyens dans 19 wilayas, à moyen terme. Cette habilité, selon lui, vise à «oeuvrer à la satisfaction de tous les besoins en eau potable des populations des villes côtières et des villes situées à 150 km de la côte, en vue d'alléger la pression exercée sur les ressources hydriques, de surface et souterraines». Karim Hasni n'a pas manqué de relever que «le secteur des ressources en eau a contribué à la promotion et au développement de l'agriculture saharienne. Celle-ci repose essentiellement sur les eaux souterraines dans les opérations d'irrigation, à travers de larges facilitations accordées aux demandeurs d'autorisation d'exploitation des eaux souterraines et de forage de puits dans ces régions qui sont aujourd'hui le théâtre d'une relance de l'agriculture». Le domaine des ressources en eau a également contribué à l'aménagement et à l'équipement des grands périmètres d'irrigation, d'autant que le ministère a recensé 44 grands périmètres d'irrigation actuels, tout en oeuvrant à augmenter ce nombre à 48 d'ici 2024. De nos jours, l'AEP est assurée par 34 établissements s'occupant de l'eau dont neuf régionaux et 25 de wilayas. Elle est gérée à hauteur de 40% par les communes représentant 57% de la population totale et 71% de la population agglomérée. Le reste des communes assure son propre service public, par une gestion directe. Les coûts d'entretien et d'assainissement sont couverts par le tarif public de consommation d'eau. Le tarif de l'assainissement, quand à lui, correspond à 20% de la facture d'eau potable. Cependant, estime-t-on, le secteur de l'eau n'a pas connu d'amélioration notable. Le service public de l'AEP et de l'assainissement n'est pas encore «fiable», drainant une quantité d' eau insuffisante, une qualité non satisfaisante et des stations d'épuration à l'arrêt... Il faut savoir que l'eau douce ne représente que 2,8% du volume total d'eau du globe terrestre, rendant cette denrée une ressource précieuse. En effet, plus d'un milliard de personnes n'ont toujours pas accès à l'eau potable et plus de 50 pays sont menacés par la pénurie d'eau potable à l'horizon 2025 qui est tout proche. Aussi, faudrait-il, dès lors, chercher des solutions en utilisant différentes techniques, comme le dessalement de l'eau de mer, ou la réutilisation des eaux usées traitées, estiment les spécialistes de par le monde.