Gérer ce parc est pour le moins difficile, son staff est sans expérience et émarge au maigre filet social Conçu par une équipe composée de trois ingénieurs italiens, réalisé en un laps de temps et inauguré en grande pompe en 1987, le parc d'attractions et de loisirs,d'une superficie de plus de quarante hectares,dispose d'une clôture de fer forgé de 4400 mètres de long sur une hauteur de trois mètres environ. Le joyau est implanté dans la forêt des pins sur les hauteurs de la capitale des Rostomides. Il était géré par l'entreprise communale (Epevat), et du temps de sa splendeur,la recette atteignait, à l'époque, les 100.000 DA quotidiennement et était chaque soirée, animée par un chanteur sans ajouter les frais des manèges. Plus tard, il sera cédé par adjudication à un privé, aujourd'hui porté disparu, après avoir tout désossé. Il a accumulé des dettes fiscales, ce qui l'obligea à mettre la clef sous le paillasson et remercier les employés. Le parc d'attractions est ensuite pris en main par la commune et a vu le passage à sa tête d'une armada d'élus. Les manèges pour enfants, au nombre de cinq, ont disparu complètement, les autos tamponneuses qui faisaient la joie des enfants et même des adultes venant des wilayas avoisinantes sont aujourd'hui en panne, ce qui donne à voir au visiteur un vrai cimetière au bonheur de la ferraille. La montagne russe, appelée le Grand huit, fonctionne avec un demi-wagon mais rares sont les candidats qui s'y aventurent. Le stand de tir et les locaux destinés au service de sécurité sont occupés par un citoyen, en crise de logement, remplacé par son frère. Le nouveau patron, installé dernièrement, se démène pour rendre le parc viable. Autre pratique grave qui se perpétue dans ce lieu abandonné au laisser-aller par les responsables est le même ticket d'accès, utilisé une vingtaine de fois par les pseudo caissiers véreux avec la complicité de quelques gestionnaires. Situé dans un cadre enchanteur le parc d'attractions et de loisirs a acquis ses lettres de noblesse durant les années 80. C'était,à l'époque,une nouveauté pour la population et celles des régions avoisinantes, avides de détente et profitant des soirées musicales animées par les grandes stars des quatre coins du pays tels le King du raï, cheb Mami, Zahouania, Bouajadj, Djalal et Chikh Djillali Aïn Tedless. Et puis vint la décennie rouge durant laquelle, cependant, il n'a connu aucun acte de sabotage. Si le matériel a dépéri c'est par manque d'entretien, les compétences en la matière faisant sans doute défaut, et que le matelas financier est insuffisant et les caisses vides. Pis encore, les recettes sont versées dans les poches du collectif des travailleurs. Il convient de noter que cette infrastructure pour les jeunes et moins jeunes n'a bénéficié d'aucun sou de l'Etat et, le plus grave, c'est que des cinq maires qui se sont succédé à la tête de la municipalité, depuis les dernières élections, aucun n'a bougé le petit doigt pour dégager une bouffée d'oxygène pour cet espace. Même le comité des fêtes de la ville de Tiaret fait la sourde oreille, étant géré, selon certaines sources, par des personnes étrangères, loin du conseil communal. Ce parc active toute l'année ; il est fréquenté par les citoyens durant le printemps et l'été ainsi qu'une partie de l'hiver quand il neige, en automne. Il faut dire que gérer ce parc est pour le moins difficile, son staff est sans expérience et émarge au maigre filet social, ne bénéficiant d'aucune couverture sociale, aux dires de certaines personnes. Aucun des manèges pour enfants n'est fonctionnel, le tout est passé à l'opération bulldozer ; même les kiosques, cafétérias ou gargotes sont loués à des «faux» bénéficiaires utilisés pour le gain facile pour ne pas dire à la chandelle et fréquentés rarement par des couples. Il y a aussi des discothèques activant dans la clandestinité et surtout les week-ends qui attirent des jeunes filles et garçons que le mal-vivre n'a pas épargné et qui trouvent refuge dans la musique. La cherté du billet décourage les familles démunies, obligées de payer le droit du bébé, certaines sources internes affirment le contraire en rappelant que ce paradis effacé et oublié par les élus locaux est fréquenté la plupart du temps par les jeunes amoureux ou des gens en quête de conquêtes ou tout simplement à la recherche de l'âme soeur d'un soir. Les familles qui veulent prendre l'air préfèrent le littoral, le long de la route menant vers Oran, à quelques mètres des barrages fixés de la Bmpj, afin d'éviter toute agression par les délinquants des alentours. Ce bout de paradis ne pourra retrouver son lustre d'antan et sa véritable vocation que s'il est pris sérieusement en charge avec des perspectives nouvelles ou alors faut-il attendre une nouvelle équipe aux commandes de l'Hôtel de ville pour lui donner un nouveau look. Les associations environnementales ont adressé plusieurs correspondances aux élus locaux mais en vain. Le tout est resté lettre morte dans les tiroirs, pourtant, ils ne demandent que la protection de l'environnement. Les équipements ont disparu, le magasin des pièces de rechange vidé et même la clôture est dans un piteux état, des centaines de cornières et des dizaines de mètres de grillage ont été arrachés au vu et au su de tout le monde et revendus aux soudeurs de la région.