Les deux pays s'engagent également à promouvoir la coopération économique, politique et culturelle. L'Algérie et la Turquie ont conclu hier un traité d'amitié et de coopération, à la faveur de la visite de deux jours du Premier ministre turc, M.Recep Tayyip Erdogan, en Algérie. Le traité signé, du côté algérien, par M.Mourad Medelci, ministre des Finances, et du côté turc, par M.Milmi Gular, ministre de l'Energie et des Ressources naturelles, prévoit, le développement du dialogue dans les domaines politique, économique et culturel. Les deux pays s'engagent également à promouvoir la coopération économique, notamment dans le domaine de la petite et moyenne entreprise (PME), et à institutionnaliser une réunion annuelle de «haut niveau» entre les chefs de gouvernement des deux pays Le partenariat économique algéro-turc est en phase de connaître une nouvelle impulsion. Même si aucun accord bilatéral n'a été signé dans ce volet, les deux pays ont exprimé, lors de la visite de 48 heures du Premier ministre turc. M.Erdogan, leur souhait de «concrétiser une nouvelle dynamique d'un partenariat économique mutuellement bénéfique». Le Forum des hommes d'affaires algéro-turc qui s'est tenu lundi, jusqu'à une heure tardive à Djenan El Mithak, a tenté justement, de cerner au mieux les volets du partenariat. «La Turquie est un partenaire de choix et de poids», dira M.Abdelhamid Temmar , le ministre des Participations et de la Promotion des investissements devant les hommes d'affaires turcs. Le ministre a rappelé les bons points réalisés par l'Algérie depuis cinq ans affirmant que «nous avons mis en place une stratégie visant à rétablir la stabilité politique et économique du pays, permettant ainsi à l'Algérie d'enregistrer un chiffre de 8,5 milliards de dollars d'investissements étrangers en 2005». Les secteurs des produits pharmaceutiques, la chimie, le BTPH, les constructions navales, l'industrie agroalimentaire, «s'offrent aux opérateurs économiques turcs» a lancé M.Temmar. Il a exprimé, en outre, son «souhait» de voir les investisseurs turcs «plus présents» en Algérie, soit à travers des investissements directs, soit à travers le processus de privatisation des entreprises entamé par le pays. «900 entreprises de tous les secteurs d'activité sont proposées à la privatisation, avant d'ajouter que la nouvelle procédure d'achat des entreprises ne prend pas plus de six mois». De son côté, M.Erdogan a souligné que l'Algérie «a connu depuis 1999 un processus de transformation très sérieux illustré par des paramètres économiques favorables». L'Algérie, a-t-il ajouté, «a lancé un programme ambitieux pour la construction d'un million de logements. Nos promoteurs suivent cela de très près et notre expérience dans ce domaine peut être transférée en Algérie». Pour M.Erdogan, la construction de barrages, de routes interurbaines, et la distribution de l'eau sont, entre autres, des domaines où la Turquie a enregistré une «évolution remarquable», soulignant que l'Algérie est le «premier partenaire» de la Turquie en Afrique, et relevant la similitude des programmes engagés dans les deux pays. M.Erdogan, n'a pas manqué de souligner la «nécessité» d'intensifier les échanges de visites des hauts responsables des deux pays. De leur côté, le président du Conseil turc des relations extérieures, M.Rona Bitchali et un responsable de l'Union des chambres turques du commerce et de la bourse, M.Ibrahim Djakra, ont relevé l'importance stratégique de l'Algérie, soulignant les «opportunités importantes» d'investissement qu'elle présente. «Cette réunion représente une plate-forme pour le développement des relations économiques entre l'Algérie et la Turquie», ont-ils affirmé. Ils ont néanmoins relevé quelques obstacles qui entravent le développement plus conséquent des relations économiques entre les deux pays, liés notamment aux lenteurs administratives et aux formalités douanières. Les deux responsables turcs ont, par ailleurs, exprimé leur souhait de voir l'accord de libre -échange commercial signé dans les plus brefs délais. Il faut noter que les échanges commerciaux entre l'Algérie et la Turquie ont atteint, en 2005, 2,5 milliards de dollars alors qu'ils étaient de 120 millions de dollars en 1992, année de l'installation du Conseil d'affaires algéro-turc. Les exportations algériennes vers la Turquie ont atteint en 2005, 1,5 milliard de dollars tandis que ses importations de ce pays se sont élevées à 800 millions de dollars.