Medelci a exprimé son “souhait” de voir les investisseurs turcs “plus présents en Algérie, soit à travers des investissements directs, soit à travers le processus de privatisation des entreprises”, entamé par l'Algérie, ajoutant que “la Turquie est un partenaire de choix et de poids”. L'Algérie et la Turquie ont conclu, hier, au palais présidentiel d'El-Mouradia à Alger, un traité d'amitié et de coopération, lors de la visite officielle du Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan. Le traité a été paraphé par le ministre des Finances, Mourad Medelci, et le ministre turc de l'Energie, Milmi Gular, en présence du président Bouteflika et de M. Erdogan, qui a achevé, hier après-midi, une visite de deux jours à Alger. L'Algérie et la Turquie prévoient, en vertu de ce traité, “le développement du dialogue dans les domaines politique, économique et culturel”. L'Algérie et la Turquie envisagent, dans ce sens, le développement du dialogue politique par l'institutionnalisation d'une réunion annuelle de haut niveau entre les Chefs de gouvernement des deux pays ainsi que des réunions ministérielles qui se dérouleront alternativement à Alger et à Ankara. Au plan économique, les deux pays s'engagent à encourager davantage les investissements, particulièrement dans les secteurs de la petite et moyenne entreprises (PME), tout en œuvrant à l'échange d'expériences et de savoir-faire dans ce domaine. Alger et Ankara comptent également encourager des actions culturelles mutuelles, en accordant une importance particulière à la promotion de la culture et à l'enseignement des langues arabe et turque aussi bien en Algérie qu'en Turquie. Le Premier ministre turc a indiqué, dans une déclaration à la presse à l'issue de la cérémonie de signature, que l'Algérie et la Turquie sont “deux pays frères profondément rattachés par des liens historiques”. Il a ajouté que la signature de ce traité d'amitié est “un signe révélateur” qui “augure d'un avenir meilleur et prospère” pour les deux pays. “C'est un traité qui va nous permettre de mieux consolider notre coopération dans les domaines politique, économique, militaire et culturel”, a encore dit le Premier ministre turc. Arrivé dans la nuit de dimanche à lundi, M. Erdogan s'est entretenu, hier, en tête-à-tête avec le président Bouteflika du “développement de la coopération bilatérale”. La veille, le Premier ministre turc a rencontré le président du Conseil de la nation Abdelkader Bensalah, et le président de l'Assemblée populaire nationale (APN), Amar Saïdani. Il a également visité La Casbah, dont le palais du Dey, où subsistent de nombreux vestiges de la Régence ottomane, et s'est recueilli à la mosquée Ketchaoua. M. Erdogan a également participé à une rencontre d'investisseurs et d'entrepreneurs turcs avec leurs homologues algériens, en présence du ministre des Participations et de la Promotion des investissements, Abdelhamid Temmar. Lors de cette rencontre, M. Erdogan, qui était accompagné d'une centaine d'entrepreneurs et d'investisseurs turcs, a souligné “la nécessité d'intensifier les échanges de visites des hauts responsables” des deux pays. De son côté, le ministre algérien a exprimé son “souhait” de voir les investisseurs turcs “plus présents en Algérie, soit à travers des investissements directs, soit à travers le processus de privatisation des entreprises”, entamé par l'Algérie, ajoutant que “la Turquie est un partenaire de choix et de poids”. En 2005, les échanges entre la Turquie et l'Algérie ont dépassé les 2,5 milliards de dollars, soit un accroissement de 25% par rapport à l'année précédente. Le volume des échanges bilatéraux devrait connaître une hausse à la faveur de ce traité d'amitié. Les investissements directs turcs en Algérie ont atteint quelque 600 millions de dollars durant les cinq dernières années. R. Benkaci