C'est le branle-bas de combat au niveau des quartiers généraux des partis en lice pour les élections locales, prévues le 27 novembre prochain. La course au remplacement des candidats évincés est ouverte. Cette énième épreuve est un véritable parcours du combattant, d'autant plus que les rejets tous azimuts ont dissuadé les citoyens de se porter candidats. Par conséquent, des partis et des indépendants se plaignent des multiples rejets qui leurs sont notifiés par les délégations de wilayas de l' Anie. Dans ce contexte, le MSP parle de «massacre» qu'auraient subi des dizaines, voire des centaines de ses listes de candidatures, en vertu des articles 183,184 et 185 de la loi organique portant régime électoral. Le FLN a affirmé, hier, par la voix de son chargé de communication, Nadir Boulkroune que pratiquement toutes les listes présentées par le parti ont été «élaguées» de deux à trois candidats. Les motifs avancés par l'Anie vont du simple soupçon au litige avec l'administration fiscale, indique-t-on. Certains partis, comme le MSP, qualifient les décisions de l'Anie, qui s'appuient sur les rapports de services de sécurité, comme une forme de fraude en amont du double scrutin pour les locales. D'autres formations en lice, à l'image du FLN, dénoncent l'obstination exagérée de l'Anie à «assainir» les listes de candidatures peut aboutir à un résultat contraire, dont le désintérêt et la défection des électeurs. À titre de rappel, le délai légal pour l'examen des listes de candidatures et afin de compléter ou joindre les documents manquants au dossier de candidature, a pris fin dimanche. Suite à quoi, les partis et les représentants des candidats tentent de remplacer des candidats écartés de la course électorale. Il est à noter que des rejets à la pelle ont été notifiés par les délégations de wilayas de l'Autorité nationale indépendante des élections(Anie) aux représentants de listes de candidatures. Les candidats évincés ont déposé leurs recours devant le tribunal administratif. Le délai de recours s'étalera jusqu'à la fin du mois en cours, pour laisser place à la campagne électorale qui devrait débuter le 4 novembre prochain. Globalement, les motifs de l'exclusion, dont la plupart étaient fondés sur des rapports des services de sécurité, sont liés aux soupçons d'avoir eu des liens avec l'argent sale, les milieux de l'affairisme ou l'achat de voix, l'appartenance au FIS dissous, à l'inéligibilité et l'incompatibilité. L'exclusion à la faveur des dispositions de l'article 184 de la loi électorale, notamment dans son septième alinéa, a touché des présidents d' APC, des président d'APW, des élus locaux et des hommes d'affaires qui se sont présentés sous la bannière des FLN, RND, MSP, mouvement El Moustakbel et au titre des listes indépendantes. Les partis en lice pour les locales se sont également heurtés aux difficultés liées à la collecte de parrainages, dont le nombre exigé est jugé «exagéré», voire impossible dans certaines communes isolées. Ceux qui ont passé cette première étape se plaignent d'un autre obstacle lié à l'application des dispositions controversées du Code électoral. Pour rappel, les listes et les candidats exclus peuvent faire appel devant les tribunaux administratifs. S'ils n'obtiennent pas gain de cause, ils peuvent, dans un délai de trois jours, solliciter les tribunaux administratifs d'appel. lesquels statuent dans un délai de 4 jours francs, à compter de la date d'introduction de l'appel. Le jugement ou l'arrêt en question, peuvent faire objet de recours devant le Conseil d'Etat.