Le 13ème Festival de la musique et de la danse diwanes, qui se déroule depuis le 17 jusqu'au 21 octobre à Aïn Sefra (wilaya de Naâma), est une opportunité de voir émerger de jeunes talents qui font preuve d'une maîtrise de cette expression artistique populaire répandue dans le sud du pays. Plusieurs groupes participant à cette manifestation ambitionnent de décrocher les premières places à l'issue de cette édition et prendre ainsi part au prochain festival international du diwan, prévu à Béchar. De jeunes artistes se sont appropriés des rythmes, des danses et d'anciens chants puisés du patrimoine ancestral pour proposer au public de véritables oeuvres reconnues comme «Salamou» qui prône la paix dans le monde, «Sidna Blal», «Bouderbala», «Moulay Brahim», «Meghzaoua», «Daoui», et «Rassoul Allah». Ces oeuvres sauvées de l'oubli sont un mélange des cultures africaine, arabo-musulmane et amazighe. La troupe folklorique «Sidi Blal» de Mascara oeuvre à préserver la tradition de la musique diwane, sa pérennité comme élément important de la culture nationale, a souligné son président Belarbi Benamar, pour qui la musique diwan est d'un intérêt primordial et a connu une large audience et développement dans le milieu des jeunes. Pour sa part, le Maâlem Kahouadji Mohamed et chef de la troupe «Ahbab Kahouadji Amar» de Tlemcen a souligné «la nécessité de préserver cette musique en hommage aux anciens. Il s'agit, également, de la transmettre aux générations montantes car elle constitue un patrimoine immatériel bien ancré dans la culture nationale». L'artiste a mis en exergue l'importance de mener des recherches autour des textes et d'encourager la création artistique dans ce domaine. Benouis Abdou, membre d'une autre troupe participante au festival, a estimé, quant à lui, que les troupes des formations créées ces dernières années ont impulsé une véritable dynamique à cet art, préservé des chants légués de génération en génération et utilisé des instruments de musique à l'instar du tambour, du karkabou et du goumbri. Il a insisté également sur la préservation des traditions liées à ce genre musical comme la fabrication d'instruments, de costumes et l'usage dans les chants de parlers africains comme le Bambara et le Haoussa répandus dans les pays du Sahel. Le festival, prévu jusqu'à jeudi prochain au stade «Arfaoui Mohamed» de Aïn Sefra, vise à mettre en lumière la diversité et la richesse culturelles qui distinguent les régions du pays, la promotion de cette danse populaire traditionnelle et la détection de jeunes talents. La manifestation culturelle a été marquée par des conférences traitant de sujets liés à cet art authentique ainsi que des expositions d'instruments utilisés dans les différents genres musicaux du pays. Des sources historiques indiquent que le diwan a fait son apparition au XVIIeme siècle au sein de confréries religieuses sous l'impulsion de joueurs de goumbri, un instrument de musique à cordes unique en son genre, rappelle-t-on. Le festival national de la musique et danse Diwane a permis durant ces 12 années d'organisation à Béchar de regrouper des milliers de musiciens de différentes régions du pays, à raison de 250 musiciens par édition, de même qu'il s'est distingué par son volet académique à travers l'organisation au cours de ses 12 éditions de conférences-débats, d'ateliers et de séances de projection de films et documentaires dédiés à cette expression musicale et chorégraphique ancestrale