La 11e édition du Festival culturel national de la musique et danse diwane, dont le coup d'envoi a eu lieu, lundi, en début de soirée au stade du «18 février» à Béchar, est l'espace où l'art et la culture diwane sont toujours revivifiés via les différentes représentations des troupes participantes. Ce festival (2-5 juillet 2018) compte tenir ses promesses de mise en avant de cet art ancestral, malgré quelques contraintes telles l'insuffisance des moyens financiers allouées à son organisation, l'absence totale de sponsors et aussi le manque d'une véritable infrastructure d'accueil de ce type de manifestations, en l'occurrence un théâtre de plein-air, estiment les organisateurs. La veille de l'inauguration, au stade du «18 février», situé au sud de la ville, des techniciens s'affairent sur la grande scène de cette manifestation et terminent leurs derniers ajustements, sous un soleil de plomb pour que le public puisse suivre dans de bonnes conditions d'écoute, le passage des artistes appelés à animer cette première soirée du festival. «Malgré les fortes chaleurs qui marquent actuellement la région de Béchar, nous sommes décidés à suivre les différentes soirées du festival et son ambiance musicale», ont confié plusieurs jeunes de la ville. «Nous assistions à ce festival depuis sa création en 2007, une manifestation qui apporte un plus en matière artistique et de connaissances des différents rites musicaux et chorégraphiques des musiciens Diwane de différentes régions du pays», ont-ils expliqué. Le soutien des secteurs de la formation professionnelle, de la protection civile, de la commune et de la wilaya, pour le déroulement de cette édition ont été grandement salués, tant par les organisateurs que par de nombreux acteurs culturels locaux. Le diwane, un patrimoine riche en diversités régionales Les groupes diwane programmés à l'occasion de cette 11ème édition, à savoir «Dendoun Sidi Billel» de Ghardaïa, «Noujoum Diwane» de Sidi Bel-Abbès, et celles de «Fares Fen Diwane» et des jeunes musiciens de «Noujoum Saoura», démontreront à cette occasion les richesses culturelles, et les diversités artistiques et variantes régionales de la musique et danse Diwane, car chacune d'entre elles suit un tempo et une chorégraphie diwane spécifique à ces régions, d'où la beauté du diwane algérien par rapport aux autres variantes maghrébines de ce genre artistique. Même que le diwane algérien est marqué par son originalité de présence des femmes-musiciennes, à l'instar de la virtuose du Goumbri (instrument à cordes à la base de cette musique), à savoir Hasna Al-Becharia, Nora Gnawas et les musiciennes du groupe «Wasfan de Constantine», signalent des chercheurs locaux dans le patrimoine diwane. La cérémonie du début de cette manifestation sera marquée par le passage sur la scène des «Aissaouas», ou une trentaine de membres de cette confrérie religieuse à dimension nationale et maghrébine entonneront des chants et proposeront des danses propres à cette confrérie. Le Maalem Mejbar aura aussi l'insigne honneur de faire partie de la programmation du coup d'envoi de cette 11ème édition, ou il présentera ses nouvelles créations devant un public avide et connaisseur. Cet artiste issu de la culture et de la musique diwane ou il joue avec excellence le Goumbri qu'il maitrise parfaitement depuis son enfance, sera sans doute le «clou» de cette première soirée du festival dont l'ouverture officielle sera donnée par le wali de Béchar, en présence des autorités et élus locaux, de représentants du mouvement associatif local et des invités du festival qui fait partie désormais du paysage culturel et artistique de la région et du pays.