Les règles semblent se mettre en place pour la régulation des marchés de gros, à travers les dernières dispositions du ministère du Commerce, qui lance un programme de délocalisation des marchés de gros des zones urbaines. Un premier pas vers une organisation essentiellement orientée sur l'établissement d'un état des lieux, des besoins, et des spécificités de chaque région du territoire national, afin d'y adapter les services et les accompagnements nécessaires pour l'émergence d'un tissu d'établissements à même de contenir et d'organiser la distribution de la production nationale. À cet effet, Kamel Rezig a fait savoir que « cette démarche, visant à faire sortir les marchés de gros des zones urbaines, se concrétisera à travers l'établissement de marchés modernes qui disposent du raccordement au réseau d'autoroutes, d'hôtels, de restaurants, de centres de services, de postes, de police et d'organismes de gardiennage spécialisés qui seront liés par contrat à la société Magros ». Il faut dire que le rôle des collectivités locales, dans cette nouvelle stratégie de gestion, s'avère des plus importants dans la mesure où elles contribueront, par l' étude et la recherche de possibilités et de solutions, à dégager les assiettes foncières nécessaires pour ce programme et à travers une contribution pour l'établissement d'une cartographie des producteurs et des commerçants. Ces derniers devront également s'adapter aux nouvelles dispositions juridiques, qui imposeront un changement de registre du commerce pour ceux qui ne veulent pas se délocaliser, pour se reconvertir en détaillants. Il est clair que l'ultime objectif de cette opération est de désengorger les villes et les zones résidentielles des commerces de gros, pour les loger dans des zones qui leur confèrent un statut spécifique, leur permettant d'assurer l'activité de tous les acteurs du secteur. C'est dans cette reconfiguration que peuvent s'installer de nouveaux mécanismes de lutte contre la spéculation et l'anarchie qui régnaient depuis des décennies. Et ce dans la mesure où la mise en place d'une telle organisation apportera une visibilité certaine sur l'identité de tous les intervenants du secteur, ce qui rendra l'existence des réseaux d'intermédiaires presque impossible. Dans le détail, il s'agit, selon le ministère, de la réalisation de « cinq marchés régionaux de gros, dont le premier a été inauguré dans la wilaya de Ouargla par la société de réalisation et gestion des marchés de gros, Magros, et le 2e dans la wilaya de Bechar. Quant au 3e marché, il connaît un taux de réalisation avancé à Tiaret, en collaboration avec la wilaya. Le 4e marché régional est prévu à Khenchela ou à Batna, tandis que le 5e sera réalisé dans la commune d'El Kharrouba, à Boumerdès et abritera, à l'horizon 2024, tous les marchés de gros qui se trouvent dans les zones urbaines dans la région du Centre (Alger et les wilayas limitrophes) ».