L'intérêt que porte l'Algérie à son voisin du Sud-Est est réelle. Entre la sécurisation des frontières, le développement de son réseau électrique par la Sonelgaz et le fameux gazoduc transsaharien qui traversera son territoire, le Niger prend une dimension substantielle pour l'Algérie. Et pour cause, ce pays est une sorte de concentré des objectifs stratégiques du pays pour le moyen terme. Cela, pour dire toute l'importance de la 7e session du Comité mixte frontalier algéro-nigérien qui s'est tenue, hier, à l'hôtel El Aurassi et coprésidé par le ministre de l'Intérieur, Kamal Beldjoud et son homologue nigérien, Alkache Alhada. L'intérêt algérien suppose son précieux concours pour la formation d'agents de l'ordre public du Niger. Forte de ses nombreux centres de formation aux normes internationales, la Dgsn peut très aisément contribuer à doter la police nigérienne d'une police bien formée. Cette proposition, qui débouchera, à n'en pas douter, sur un accord intergouvernemental, vient confirmer la volonté algérienne d'accompagner le Niger dans son développement. Et cet accompagnement ne s'arrête pas au niveau central, puisque le ministre de l'Intérieur a instruit les walis de Tamanrasset, In Guezzam et Djanet à tenir des rencontres mixtes avec leurs homologues, les gouverneurs d'Agadez et Tahoua. Principale fonction de ces échanges: servir les intérêts des habitants des zones frontalières. Beldjoud n'entend pas se contenter de promesse et enjoint les walis à «conclure des accords de coopération décentralisée et à activer les accords existants, particulièrement dans les domaines du développement, le but étant de raffermir les liens de bon voisinage». En somme, le ministre veut du concret. Et cela sert la vision stratégique du pays qui a intérêt à sécuriser les frontières entre les deux pays. La 7e session du Comité mixte frontalier algéro-nigérien est, ainsi, porteuse de promesses concrètes et Beldjoud ne manque pas de qualifier l'instance inter-gouvernementale de «tribune de communication pérenne et mécanisme de la coopération frontalière, toutes formes confondues». Pour le ministre, cette instance «traduit surtout la volonté partagée d'approfondir la concertation dans les domaines d'intérêt commun et d'oeuvrer à les développer au mieux des intérêts des deux peuples, conformément aux instructions des deux chefs d'état». Les travaux de cette Commission devront être sanctionnés par une série de recommandations sous forme de feuille de route à même de définir les perspectives d'évolution des relations étroites entre les deux pays.