L'Entreprise nationale des industries électroniques diversifie ses activités et fait étalage de son savoir-faire. Elle répond ainsi à l'objectif que s'est fixé le pays: réduire sa dépendance au secteur pétro-gazier en faisant la part belle aux énergies renouvelables. L'Enie étend sa gamme et annonce qu'elle se lancera dans la production des onduleurs solaires, à partir du 1er semestre 2022. «L'Enie se lancera, au niveau de son usine de Sidi Bel Abbès, dans une nouvelle activité, à savoir la fabrication des onduleurs solaires» a révélé le P-DG du groupe, Mustapha Ferfera, lors d'une réunion de travail qui a regroupé, le 28 octobre, les cadres du ministère de la Transition énergétique et des Energies renouvelables, et ceux du ministère de l'Industrie. Cette activité, qui démarrera au début du premier semestre de l'année prochaine, viendra compléter celle de la fabrication des panneaux photovoltaïques, déjà assurée par cette entreprise, et qui connaîtra une augmentation des capacités de production, a-t-il ajouté. La constitution d'un consortium composé d'opérateurs publics et privés qui s'attellera à la production des chauffe-eau solaires, et qui devrait impliquer une des entreprises affiliées au groupe qu'il dirige, soit la Sonaric ou l'Eniem, a été évoquée, à cette occasion. La constitution de groupes industriels activant dans le domaine des énergies renouvelables et composés d'entreprises publiques et privées, dans le but d'accroitre leurs capacités de production, sera appuyée a, pour sa part, assuré le ministre de l'Industrie, Ahmed Zeghdar, ce qui doit leur permettre d'exporter leur excédent de production, notamment vers l'Afrique, en profitant des avantages que présente la ratification par l'Algérie, de l'accord de la Zone de libre-échange africaine (Zlecaf), a indiqué le successeur de Mohamed Bacha. Il faut souligner que l'Exécutif a fait de la transition énergétique une action phare de son programme. Celle-là et les énergies renouvelables: ce sont leur cheval de bataille. Un challenge qui doit absolument être relevé pour sortir le pays de l'addiction à son pétrole et le propulser vers «l'Algérie de demain». Le projet est tentaculaire, «révolutionnaire». Il s'étend de la généralisation, au titre de la lutte contre le gaspillage, de l'éclairage performant dans le secteur du bâtiment, à un partenariat stratégique avec des «alliés» étrangers, pour la mise en oeuvre d'un Plan national de l'hydrogène, notamment «vert», jusqu'à l'évaluation fine et cartographiée des potentiels réalisables au titre de chaque filière: solaire, éolien, géothermie, valorisation énergétique des déchets et, à moyen terme, le nucléaire, en tant que source vierge de toute empreinte carbone pouvant figurer au mix énergétique à partir de 2035. Un chantier qui a pour objectif de l'affranchir progressivement de sa dépendance aux hydrocarbures, qui représentent 95% des recettes extérieures. Une question qui est exacerbée à l'extrême, avec l'effondrement des cours de l'or noir. D'où la nécessité de mettre en oeuvre une nouvelle politique énergétique qui s'adosserait aux énergies renouvelables, une des priorités du programme du président de la République. Il faut «s'orienter immédiatement vers l'investissement dans le secteur des énergies renouvelables pour l'exportation, afin d'immuniser notre indépendance économique contre toute éventualité pouvant se produire sur le marché pétrolier», avait recommandé le président de la République, Abdelmadjid Tebboune.