Un nombre important de candidats a été réhabilité par le Conseil d'Etat. Des jugements définitifs ont commencé à être notifiés aux partis en lice et aux candidats qui se sont présentés à titre d'indépendants, ayant fait appel en annulation des rejets décidés à leur encontre par les délégations de l'Autorité nationale indépendante des élections (Anie) et les tribunaux administratifs. Ainsi, apprend-on, des élus locaux écartés de la course électorale par l'Anie et les tribunaux administratifs, que ce soit ceux qui se sont présentés sous la bannière des partis politiques ou à titre d'indépendants, ont été repêchés par le Conseil d'Etat. Leur réintégration dans la compétition électorale intervient après la montée au créneau des partis en lice, suivie de menaces de retrait des élections locales, prévues le 27 novembre prochain. Dans ce contexte, Abdelali Hassani Chérif, vice-président du comité électoral du MSP, a indiqué, hier, que «la moitié des rejets notifiés à son parti par l'Anie et les tribunaux administratifs ont été annulés suite aux recours introduits devant le Conseil d'Etat». Il est à noter que le dernier délai de l'étude des recours par le Conseil d'Etat est fixé à aujourd'hui. Certains candidats, exclus au motif de leur participation au Hirak, ont été réhabilités tandis que ceux dont la candidature a été disqualifiée pour leurs publications ou opinions diffusées sur les réseaux sociaux, ont vu leur exclusion confirmée par le Conseil d'Etat. Des observateurs dénoncent la gestion un peu «spéciale» réservée à l'opération électorale en Kabylie, où des communes restent sans candidats. Cette gestion a permis de repêcher plusieurs élus disqualifiés, notamment ceux du FFS et du FLN dans des conditions un peu floues. Ce dernier, qui n'a pu se présenter, initialement, que dans une seule commune dans la wilaya de Tizi-Ouzou, se retrouve, après la prolongation du délai de dépôt des parrainages et celui permettant de compléter les documents manquants, présent dans 12 communes sur les 67 existantes dans cette wilaya. Idem dans les wilayas de Béjaïa et de Bouira. D'après certains dirigeants, des éléments compétitifs ont été ciblés par les rejets tous azimuts, pour permettre aux candidats proches du pouvoir de dominer les futures assemblées locales(APW et APC). La plupart des élus, dont l'implication dans les affaires de corruption est flagrante, ont subi le même sort. Les dossiers de la plupart d'entre eux, qui se sont présentés sur des listes du FLN, du RND et d'El Moustakbel, ont été rejetés. Outre les conséquences désastreuses découlant de l'application des dispositions de l'aliéna 7 de l'article 184 de la loi organique portant régime électoral, les partis victorieux des législatives (FLN, RND, MSP...) se sont plaints du nombre de parrainages trop exagéré, exigé par la loi électorale. À titre d'exemple, il est demandé au FLN, qui n'a obtenu, lors des législatives, que 270 000 voix, au RND qui n'a recueilli que 198 000 voix de collecter plus de 800 000 signatures pour présenter des listes dans les 58 wilayas et l'ensemble des communes. Le FLN a raté le coche dans près de 300 Assemblées populaires communales, dont celles, très importantes, des chefs-lieux de Annaba, Constantine, Tizi Ouzou ainsi que dans la municipalité d'Alger-Centre. L'ex-parti unique ne présentera pas de listes dans cinq wilayas dont Oran, Naâma et El Meghaïer, etc. Le MSP participera au renouvellement des Assemblées locales, dans 50 APW et 550 APC. Le RND présentera des listes dans moins de 1 100 communes et 52 wilayas. Le FFS sera présent dans six APW (Tizi Ouzou, Béjaïa, Bouira, Boumerdès, Alger et Oum El Bouaghi) et au niveau de 145 communes. Par ailleurs, le mouvement El-Bina a réussi l'exploit de participer sur 500 listes APC et 46 listes APW.