C'est parti. Le compte à rebours est enclenché. Vingt-trois jours, à peine, pour convaincre. Les candidats aux élections des Assemblées populaires communales (APC) et de wilayas (APW) prennent d'assaut le terrain. Une quarantaine de formations politiques et des listes indépendantes animeront les meetings et rassemblements de proximité pour convaincre les électeurs. Une dernière ligne droite pour laquelle chaque candidat va devoir redoubler d'efforts durant cette campagne pour le renouvellement de 1 541APC pour lesquelles concourent 5 848 listes, et des 58 APW que se disputent 429 listes. De quartiers en quartiers, les candidats partent à la quête des voix dormantes. Des meetings seront animés au quotidien. Alors que les électeurs n'ont plus beaucoup de temps pour se faire une idée des candidats pour lesquels ils iront voter, les postulants ont élaboré des programmes de campagne. Les choix de la population ne sont pas simples à faire lors de ce scrutin. La dernière étape pour parachever le processus d'édification des institutions de l'Etat. Un rendez-vous qualifié, par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, d'«étape cruciale» qui permettra d'élire des «assemblées représentatives» à même de prendre en charge les préoccupations et les aspirations des citoyens. Un processus de consolidation de la construction démocratique de l'Algérie nouvelle avec la consécration de l'Etat de droit et de la justice sociale, entamé par l'amendement de la Constitution en novembre 2020, suivi par la tenue des élections législatives en juin 2021 et locales le 27 novembre prochain. Une opportunité pour les partis et les listes indépendantes de prendre le pouvoir local au niveau des APC et APW. Dans un message, à l'occasion du 67e anniversaire du déclenchement de la Révolution du 1er Novembre 1954, le chef de l'Etat a affirmé qu'en «parachèvement du processus d'édification des institutions de l'Etat sur des bases solides» l'Algérie réaffirmera la «volonté forte et ferme de protéger le choix souverain des citoyens et citoyennes» et de «lutter contre toutes formes de domination de l'argent et d'influence visant à porter atteinte à la crédibilité du processus électoral». Un scrutin à même de doter l'Algérie d'institutions, d'une gouvernance moderne et intègre. «Nous faisons tout pour donner aux élections toute la crédibilité nécessaire afin d'arriver à mettre en place des institutions étatiques respectueuses de la volonté populaire et oeuvrant pour le bien-être du citoyen», a affirmé, hier, à partir de la wilaya de Bouira, le président de l'Autorité nationale indépendante des élections, Mohamed Charfi. Un scrutin qui intervient à un moment crucial. «Ces élections locales permettront de parachever le processus de réformes initiées par le président de la République» et de «consacrer l'édification institutionnelle en faveur d'une prise en charge optimale et rapide des préoccupations légitimes des citoyens aux plans économique et social, ainsi qu'en matière de développement local et de réduction des disparités entre les différentes régions du pays», souligne le parti de l'Alliance nationale républicaine (ANR). À cet égard, Hakim Belahcel, membre du présidium du parti, estime que le pays est dans «le collimateur des tentations néocolonialistes, des forces et des rentiers de l'immobilisme politique». Aussi, la participation du Rassemblement national démocratique (RND), témoigne de sa volonté d' «affirmer sa place sur la scène politique nationale» et «contribuer au parachèvement du processus d'édification institutionnelle en Algérie». Une ambition partagée par le Mouvement de la société pour la paix (MSP), pour qui ce rendez-vous électoral s'inscrit dans le cadre de la poursuite de son «combat politique constructif». Alors que le Front de Libération nationale (FLN) a assuré qu'il prendra part à ces élections pour «consolider sa place de plus grande force politique du pays». Gageons que ce scrutin ne finira pas par être oublié, comme si le scrutin favori des Algériens n'était soudain plus digne d'intérêt, vide de sens et d'enjeu. Et en pleine tempête sociale, le désarroi des citoyens doit être un avertissement supplémentaire aux futurs élus.