En convaincant les formations politiques à prendre part aux élections locales, prévues le 27 novembre prochain, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, aura tenu ses engagements dans le parachèvement de la mise en place des institutions de l'Etat. Un scrutin intervenant quelques mois après les élections législatives du 12 juin dernier, ayant inauguré la 9e législature, et une année après le référendum constitutionnel du 1er Novembre 2020. En effet, les partis de l'opposition ont décidé de rompre avec plusieurs années de boycott et d'appels à l'abstention. La majorité des partis politiques a annoncé sa participation aux prochaines élections locales anticipées prévues le 27 novembre prochain, dernier jalon dans le processus d'édification d'une Algérie démocratique encore plus proche du citoyen. Un processus, faut-il le rappeler, qui s'est heurté à une succession d'abstentions record. En somme, un scrutin local et un enjeu national. Le parachèvement du processus électoral à travers le renouvellement des APC et APW permettrait de «rétablir la confiance» entre les citoyens et leurs représentants et de «corriger les défaillances» relevées dans les assemblées locales au cours des dernières années, selon certains observateurs politiques. Un aspect qui devrait influer sur le taux de participation. Lors d'un point de presse, animé la semaine dernière, le président de l'Autorité nationale indépendante des élections (Anie), Mohamed Charfi, a indiqué que 1 366 listes de partis (1327 pour les APC et 39 pour les APW) et 13 listes d'indépendants (huit pour les APC et cinq pour les APW), avaient d'ores et déjà retiré les formulaires de souscription des signatures en prévision de ces échéances. De ce fait, cette échéance sera une étape décisive pour des formations politiques qui participent pour la 1ère fois à cette échéance, tandis qu'elle sera un rendez-vous pour d'autres partis qui marqueront leur retour en s'engageant dans la bataille électorale après un boycott ayant duré des années pour des raisons objectives liées à la crédibilité et à la transparence de l'opération électorale. Un choix stratégique. En effet, la participation permettra aux partis en lice, d'une part de mesurer leur ancrage et leur présence dans l'Algérie profonde, et d'autre part, de préserver la proximité avec leurs bases populaires, et d'éviter un isolement supplémentaire après divers boycotts. En somme, un véritable test pour mesurer leur popularité et prouver leur poids sur l'échiquier politique national. Pour le FFS, qui a rejeté le référendum du 1er novembre 2020 et les élections législatives du 12 juin 2021, les prochaines élections locales devraient être «une opportunité pour prendre le pouvoir local», afin d'empêcher «les clientèles du pouvoir et les affairistes de torpiller le seul espace démocratique, malgré ses limites et les entraves, qui s'offre aux populations», rejoignant, ainsi, le Parti des travailleurs de Louisa Hanoune, qui a décidé de revenir aux joutes électorales après son absence aux présidentielle et législatives anticipées. Une attitude que devrait adopter le Rassemblement pour la culture et la démocratie en dépit de certaines réticences internes. Ce qui conférerait aux prochaines joutes électorales un caractère inédit du fait qu'elles seront les premières à se dérouler sans boycott depuis les dernières élections de 2017. Ainsi, ces Assemblées peuvent devenir des lieux d'apprentissage de la citoyenneté, du leadership et de l'auto-organisation. Même si le contexte socio-économico-politique, marqué par la crise de la pandémie du coronavirus, l'effondrement du pouvoir d'achat, le discrédit de l'exercice politique et l'absence de figures politiques crédibles, risquent de creuser davantage le fossé entre les citoyens et les élus. De ce fait, l'enjeu dépasse largement celui d'un simple renouvellement des Assemblées locales.