Interrogée sur l'amnistie générale, la SG du PT a plaidé pour l'ouverture d'un débat public sur la question, tout en se prononçant pour “une prise en charge de toutes les catégories touchées par la crise”. Louisa Hanoune, la secrétaire générale du Parti des travailleurs, n'est pas allée de main morte hier pour décrire le climat politique délétère qui règne dans le pays alors que la dernière présidentielle devait au contraire contribuer à assainir encore plus le champ politique. “C'est une situation des plus étranges. Il n'y a pas de lisibilité sur le plan politique. On ne sait pas ce qui se passe. C'est inquiétant”, s'est plainte, en effet la patronne du PT, lors de la conférence de presse qu'elle a animée au siège de son parti. Mme Hanoune, qui répondait à une question sur le silence de Bouteflika à propos des questions d'actualité nationale, a dénoncé “un climat lourd qui pèse”. “Normalement, après l'élection présidentielle, il y a toujours une situation nouvelle même si le Président n'a pas changé. Le Président avait reconnu avant le scrutin l'échec de sa politique. Cela appelle des décisions”, estime Mme Hanoune, qui relève actuellement une “absence de communication” officielle “incompréhensible”. Une situation qu'elle n'arrive pourtant pas à expliquer puisque, d'après elle, des décisions importantes pour le pays ont été prises durant cette période mais “elles sont passées presque inaperçues”. Elle a notamment cité, à titre d'exemple, les mesures prises concernant l'investissement étranger et la régulation du commerce et des importations qu'elle a qualifiées d'“actions positives”. Ceci dit, l'oratrice, dans son intervention liminaire, a mis en relief “les contradictions” de Hamid Temmar, le ministre de l'Industrie dont elle a tout de même noté “une surprenante évolution” dans les positions par rapport à un certain nombre de dossiers. Elle s'est notamment dite étonnée par les déclarations de Temmar sur le retour des entreprises publiques dans le giron de leur ministère de tutelle d'origine. “C'est tant mieux qu'il ait changé de position”, s'est donc félicitée Mme Hanoune qui n'hésite pas dans le même temps à dénoncer la poursuite de la politique de privatisation. “Pourquoi continue-t-on à parler de la privatisation ? Pourquoi veut-on ouvrir le capital de la SNVI ? Pourquoi les cimenteries sont-elles toujours sous le contrôle de Lafarge malgré le recul de la production de ciment ?”, s'est demandée Mme Hanoune, qui s'en est également prise au commerce informel qu'elle a qualifié de “désastre” pour le pays. Interrogée sur les évènements de Berriane et l'arrestation du fédéral du FFS à Ghardaïa, Mme Hanoune a estimé qu'“il y a un cercle qui a décidé que le maillon faible est actuellement Berriane en raison de sa composante ethnique et non plus la Kabylie où la situation s'est normalisée”. Sans pointer du doigt accusateur une quelconque partie responsable des évènements, pour la SG du PT “il y a de la provocation dans l'air”, de même qu'“il y a ceux qui allument le feu”. Concernant l'amnistie générale, Mme Hanoune a plaidé pour l'ouverture d'un débat public sur la question, tout en se prononçant pour “une prise en charge de toutes les catégories touchées par la crise”. Elle a, cependant, relevé l'absence de toute référence à cette mesure dans le Plan d'action du gouvernement Ouyahia. Elle s'est, par ailleurs, déclarée surprise par l'absence de position officielle claire sur ce qui se passe en Iran. Elle a, par contre, joint sa voix à celle du président vénézuélien, Hugo Chavez, qui a déjà félicité le président iranien Ahmadinejad pour sa réélection.