En attendant le palmarès final qui devait être remis, hier, et qui récompense les meilleurs films du Tanit d'or, les prix parallèles ont été remis vendredi dernier aux lauréats de la 32 eme édition des Journées cinématographiques de Carthage. Et le Prix de la critique est revenu à Omar Belkacemi, pour son film d' expression amazighe intitulé Argu (rêve). L'histoire a pour personnage principal Koukou, un jeune de 20 ans, qui vit dans un village en haute montagne de Kabylie avec ses parents et sa soeur Jura. Au village, Koukou est traité de fou à cause de son look et son comportement différents aux yeux du comité des sages du village et de son père. Pendant un des rassemblements hebdomadaires du village, le comité des sages décide d'interner Koukou, avec la complicité de son père, dans un asile psychiatrique. Son frère Mahmoud, enseignant de philosophie dans un lycée à Bejaïa, apprend la nouvelle. Il est révolté par la décision du comité. Pendant son séjour au village, Mahmoud mène un combat quotidien pour convaincre son père et les sages du village de l'innocence de son frère. Un film poétique qui se situerait à min-chemin entre le documentaire et la fiction. Une histoire un peu tragique qui rappelle ô combien sont tenaces les préjugés et le conservatisme dans nos villages, voire la mentalité rétrograde qui règne même dans tout le pays. Cela nous rappelle un peu l'injustice commise cet été à l'encontre d'un jeune artiste nommé Djamel Bensmail, tué avec sang-froid, pour sa différence qui sautait aux yeux...Un cas pas si isolé hélas, dans notre société qui souffre.