L'envoyé spécial de l'Union africaine pour la Corne de l'Afrique, Olusegun Obasanjo, a appelé, hier, à une solution négociée du conflit en Ethiopie mais a prévenu que des pourparlers devaient être assortis d'un cessez-le-feu. L'ancien président nigérian, qui a quitté l'Ethiopie jeudi après avoir rencontré le Premier ministre Abiy Ahmed et les dirigeants du groupe rebelle du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), s'est dit «optimiste quant à la possibilité de trouver un terrain d'entente pour une résolution pacifique du conflit», dans un communiqué publié, hier. Toutefois, les combats s'étant intensifiés ces dernières semaines et le TPLF ayant revendiqué d'importants gains territoriaux, il a averti que «de tels pourparlers ne peuvent aboutir dans un contexte d'escalade des hostilités militaires». «J'en appelle donc aux dirigeants de toutes les parties pour qu'ils cessent leurs offensives militaires. Cela permettra au dialogue de continuer à progresser», poursuit-il dans le communiqué. Obasanjo est à la tête d'une campagne internationale pour mettre fin au conflit qui a fait des milliers de morts et déplacé deux millions de personnes. Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a également appelé vendredi à de nouvelles discussions entre Addis Abeba et les rebelles, avant son départ pour une tournée africaine. Une absence d'accord entre les parties «conduirait à l'implosion de l'Ethiopie et aurait des conséquences sur d'autres pays dans la région», a-t-il estimé. Jeudi, l'Ethiopie a défini les conditions d'éventuels pourparlers avec les rebelles du Tigré, notamment l'arrêt des attaques, le retrait du TPLF des régions voisines d'Amhara et d'Afar et la reconnaissance de la légitimité du gouvernement. Le TPLF exige quant à lui que l'aide soit autorisée à entrer au Tigré, où des centaines de milliers de personnes vivent dans des conditions proches de la famine, selon l'ONU. Abiy a envoyé des troupes au Tigré en novembre 2020 pour renverser le TPLF. Bien que le lauréat du Nobel de la paix 2019 ait promis une victoire rapide, le TPLF a repris la majeure partie du Tigré pour s'étendre à l'Amhara et à l'Afar.