«Nous exigeons un peu de dignité et de considération pour notre corporation.» En dépit de leur rôle important dans la promotion de la santé et l'amélioration de la prise en charge du malade, les paramédicaux algériens autrement dit près de 50% de l'effectif de la santé, se déclarent déterminés à acquérir leur vraie place dans un système de santé voué à «l'hégémonie des médicaux» d'une part et «à la prééminence des gestionnaires» de l'autre, soulignera d'emblée le secrétaire général du syndicat algérien des paramédicaux, en l'occurrence Ghachi Lounès lors d'un point de presse tenu juste après l'assemblée générale ordinaire organisée le week-end dernier au complexe touristique Adim à Zemmouri El Bahri. Plus explicite et tranchant, ce dernier ajoutera actuellement, le paramédical n'est jamais impliqué ni de près ni de loin dans la gestion du système à quelque niveau que ce soit, voire même pas du tout informé sur un certain nombre de décisions prises à son encontre, a fortiori au niveau local. Toutefois, tout en mettant à l'index l'arbitraire des gestionnaires coupables selon le conférencier de la mauvaise application des textes régissant la corporation, il citera à titre d'exemple la prime de performance calculée sur la base d'une échelle de 0 à 30%, mais dont l'évaluation est soumise à la seule appréciation du gestionnaire. Plus encore, le budget de la formation continue ne profite guère qu'aux seuls médicaux avec la bénédiction bien entendu de l'administration. Poursuivant sur sa lancée, ce dernier dira: «Nous exigeons d'être considérés comme des professionnels à part entière et non comme de simples exécutants». Notons par ailleurs, que selon Khodja Hamid le chargé de l'organique national, le syndicat algérien des paramédicaux, agréé en 2004, est présent au niveau de pas moins de 45 wilayas et 245 secteurs sanitaires. Ainsi, si les paramédicaux n'ont pas marché avec l'intersyndicale, il n'en demeure pas moins que les pouvoirs publics auraient accordé peu d'intérêt aux problèmes légitimes et urgents de ces derniers, puisque hormis les promesses émises par la tutelle à l'occasion de la prise de contact avec le syndicat en octobre 2005, la plate-forme de revendications adoptée à Alger le 27 avril dernier par le conseil national du SAP réuni en session extraordinaire n'a pas eu la réponse escomptée de la part de la tutelle qui aurait plutôt affiché une attitude de mépris. Devant les appels incessants du SAP, afin d'améliorer la situation socio-professionnelle «désastreuse» depuis des années, la même plate-forme de revendications qui porte globalement sur les réparations à l'application des textes régissant le régime indemnitaire et en particulier sur la révision du statut de la corporation, la création du conseil de l'ordre et la formation continue a été réitérée par l'assemblée générale tenue à Zemmouri El Bahri jeudi dernier avec en prime le dépôt d'un préavis de grève de 20 jours à compter du samedi prochain et à l'expiration duquel si rien n'est fait, les paramédicaux passeront à la vitesse supérieure en observant deux journées d'arrêt de travail avec un service minimum, les 18 et le 19 juin prochain. Cela dit, si la tutelle recourt comme d'habitude à la justice pour déclarer l'illégalité du débrayage, nous seront là pour y répondre, conclura le SG du SAP. Enfin, les actes des paramédicaux ne sont pas remboursables, apprend-on encore, d'où la revendication de la participation du SAP dans la commission de codification et tarification des actes.