L'assemblée générale extraordinaire de la Fédération algérienne de football a eu lieu, dimanche dernier. Le seul point inscrit à l'ordre du jour, à savoir le changement du système de compétition, a été approuvé à l'unanimité par les membres de l'AG présents à l'hôtel El Aurassi. Le président de l'instance fédérale, Charaf-Eddine Amara, se réjouit de l'issue de cette assemblée, après que toutes les dates fixées au départ ont été annulées par le ministère de la Jeunesse et des Sports. Lors de sa conférence de presse, Amara a défendu en préambule le fait d'avoir soumis ce changement au vote de l'AGEx, indiquant que cela était «légal». Et ce que dit le successeur de Kheïreddine Zetchi, là, est vrai. Ses opposants se référaient à l'article 29 alinéa 6 des statuts de la FAF, où est mentionné que l'AGEx est compétente pour se prononcer sur 3 cas, à savoir le changement du siège de la FAF, la modification de ses statuts, ou sa dissolution. Ce passage, jugé déjà «mal rédigé» par les 2 cadres du département conformité de la FIFA, Sarah Solemale et Rolf Tanner, veut dire, en effet, que ces 3 points ne peuvent être examinés que lors d'une AGEx et non pas que l'AGEx statue seulement sur ces 3 cas. Mais il faut dire que l'ambiguïté ne réside pas là, mais un peu plus haut dans les statuts, et dans le même article, soit le 29. En effet, et après l'annulation des 1ères dates par la tutelle, tous les compteurs ont été remis à zéro et la procédure doit commencer du point de départ. Dans l'alinéa 2 et 3 des statuts de la FAF, il est mentionné clairement que le lieu et la date de l'AGEx doivent être communiqués au moins 8 jours avant le rendez-vous. Ce même délai (8 jours, Ndlr) est mentionné pour la date d'envoi des convocations et le seul point inscrit à l'ordre du jour. Seulement, la FAF a décidé le 17 novembre que l'AGEx aura lieu le... 21 du même mois. Les deux passages de l'article 29 des statuts de l'instance fédérale ont été bafoués, sans que personne crie à l'irrégularité. Le cas échant, cette AGEx est anti-statutaire et ses travaux nuls et non avenus. La responsabilité de la tutelle est aussi engagée dans ce sens, en sa qualité de 1er garant de l'application de la réglementation. Outre la violation de cet article 29, des déclarations de Amara n'ont pas été digérées par certains dirigeants de clubs, notamment qu'il s'est dit «déçu» du modèle économique dans notre football. «Ce n'est pas normal qu'une SSPA compte sur l'apport d'une personne physique ou une institution pour lui octroyer une subvention», a déclaré le patron de la FAF, qui, rappelle-t-on, est le P-DG du Groupe Madar-Holding, principal bailleur de fonds de la SSPA du CR Belouizdad. Et il semble que cela ne s'est pas arrêté là en matière d'irrégularité. En effet, le site Web de l'instance fédérale a publié une série de photos de cette AGEx, et dans l'une d'entre-elles, l'on voit clairement l'ancien arbitre international, Mohamed Bichari, y prendre part en levant même la main pour voter «oui», pour le changement du système de compétition. Or, nous apprenons que celui qui occupe actuellement le poste de vice-président de la commission fédérale d'arbitrage n'est pas membre de l'AG. Dans l'article 21 des mêmes statuts de la FAF, où est mentionnée la composante de l'AG, l'on ne trouve aucune condition, en effet, qui correspond au poste actuel de Bichari. Ceci, à moins qu'un autre élément d'information soit apporté par le concerné lui-même.