Les listes indépendantes rééditeront-elles le score des législatives du 12 juin dernier? Les promoteurs des listes, sans attache partisane, ambitionnent de créer la surprise en présentant de nouveaux visages, jeunes et diplômés. De ce fait, l'on peut dire qu'un boulevard s'ouvre devant les indépendants qui participent à ces élections avec un peu plus de 900 listes. Le résultat obtenu à l'issue du scrutin constituera une base largement suffisante et un réseau bien étoffé, en prévision de la constitution d'un parti politique, en gestation, dont le programme est préétabli, viendra renforcer les rangs des soutiens et des allégeances au chef de l'Etat. Il est à noter que la confection des listes au double scrutin des locales s'est opérée sous l'égide des 84 députés du groupe parlementaire des indépendants. À titre de rappel, les indépendants ont créé une véritable surprise lors de ces législatives, en arrivant en 2e position derrière le FLN, avec 78 sièges. Six autres députés ont rejoint ce groupe. Le nombre de listes déposées par les indépendants aux législatives était plus important que celui des partis politiques. En revanche actuellement, d'après les statistiques de l'Anie, les indépendants ne représentent que 22% du nombre total des prétendants au renouvellement des Assemblées populaires de wilayas(APW) et un peu plus de 12% de ceux ayant postulé pour le renouvellement des Assemblées populaires communales(APC). À titre d'exemple, sur les 108 listes APW validées, 80 sont issues d'une trentaine de partis politiques et 28 déposées par les indépendants. Le «sauve-qui-peut» des indépendants constaté lors des retraits des formulaires de parrainage et des dossiers de candidature a été stoppé un peu par les difficultés dues à l'application de certaines dispositions de la loi électorale. Cet engouement initial s'explique en partie, par l'engagement de l' Etat à financer la campagne électorale des candidats indépendants âgés de moins de 40 ans. Dans le même sillage, un écart «très important» entre le nombre de dossiers retirés et le nombre de dossiers déposés et validés par l'Anie a été relevé. À l'instar des candidats partisans, les indépendants ont été confrontés au rejet massif des listes par l'Anie, laquelle avait recalé 34% des dossiers déposés. Le mode de liste ouverte a poussé les candidats à recourir exagérément aux procurations. D'après des échos parvenant des commissions électorales, des centaines de procurations dont celle de malades mentaux, des handicapés et des personnes très âgées et malades, ont été établies par les candidats au niveau de chaque circonscription électorale. Par ailleurs, des partis politiques, à l'image du MSP, ont critiqué la gestion sécuritaire de l'opération électorale par l'Anie de Mohamed Charfi, qui leur reprochent d'écarter «les candidats performants et compétitifs en faveur des indépendants et des candidats proches du pouvoir» à la faveur de l'article 184 du code électoral. Il stipule que le candidat ne doit pas «être reconnu de manière notoire pour avoir eu des liens avec l'argent douteux et les milieux de l'affairisme et pour son influence directe ou indirecte sur le libre choix des électeurs, ainsi que sur le bon déroulement des opérations électorales».