L'industrie qui a raté la marche de la construction d'un secteur de l'automobile à la hauteur des ambitions du pays va-t-elle se racheter? C'est théoriquement ce qu'annonce sa tutelle. Le ministère de l'Industrie organise, sous le haut patronage du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, une conférence nationale sur la relance industrielle du 4 au 6 décembre 2021 au Centre international des conférences (Alger), sous le thème Ensemble pour relever le défi, nous apprend le département d'Ahmed Zeghdar. Quels sont ses objectifs? Cette conférence vise à établir une vision stratégique du secteur industriel et à mobiliser les acteurs autour des objectifs de la relance économique, ajoute la même source qui précise que le ministère organise cette conférence pour «créer une meilleure synergie entre les acteurs pour booster la croissance industrielle et partant, l'économie nationale entière». Il faut souligner que cette branche de l'économie nationale voit grand. Elle compte non seulement brasser large, fédérer d'autres secteurs, toutes les compétences établies à travers le territoire national et à l'étranger, mais aussi à servir d'aiguillon au plan de relance économique initié par le président de la République au mois d'août 2020. Pour atteindre cet objectif, un projet de plan d'action ambitieux, opérationnel et réaliste sera présenté lors de cette conférence pour enrichissement et débat, assure le ministère de l'Industrie. À ce propos l'émergence d'un modèle de croissance qui affranchirait l'économie nationale des exportations pétro-gazières est incontournable, une priorité du Plan d'action du gouvernement. S'il est incontestable que les exportations hors hydrocarbures ont connu un bond significatif, il n'en demeure pas moins que leur niveau n'indique pas que l'économie nationale est sortie de sa dépendance à son or noir. La volonté est certes, affichée, mais sur le terrain cela semble plutôt patiner. Qualifié de bras armé du Plan de relance économique, le secteur minier, l'exploitation du gisement de fer de Ghar Djebilet en particulier, connaît un retard indéniable. Le démarrage éventuel du projet d'exploitation de la mine de fer de Ghar Djebilet (Tindouf), qui devait être déterminé au mois de septembre est toujours en stand-by. Dire que l'économie nationale a un besoin urgent de restructuration, est une lapalissade. Deux rencontres phares lui ont pourtant été consacrées. Un Plan de relance en août 2020 et une Conférence nationale sur la start-up au début du mois d'octobre de la même année. La problématique de la relance de la dynamique pour l'émergence d'une énergie verte durable, celle de l'économie de la connaissance et de l'innovation, représentente le pivot de la stratégie économique voulue par le chef de l'Etat. Il faut admettre que l'on avance à pas de tortue sur ce terrain. Un tiers seulement des recommandations de la Conférence nationale sur le Plan de relance pour une économie nouvelle, tenue en août 2020, a été réalisé, selon un rapport d'évaluation du Conseil national économique, social et environnemental (Cnese) publié en juin 2021. En ce qui concerne la question du foncier industriel, dont l'assainissement est réclamé à cor et à cri par le nouveau Premier ministre Aïmene Benabderrahmane qui, faute de disponibilité, bloque des projets indispensables à la relance économique, le dossier est paralysé depuis près de deux années. Depuis 2020, c'est l'inertie totale. Aucun dossier n'a été traité. Des centaines d'investisseurs s'en plaignent, avait indiqué, le 8 juin dernier, le président de l'ex-FCE, Sami Agli, sur les ondes de la Chaîne 3. Quant au nouveau Code des investissements que le gouvernement a finalisé, il attend le feu vert du Parlement. Des instantanés de l'économie nationale qui démontrent qu'il faut plus d'un débat ou d'une conférence nationale pour que la machine économique sorte du quai.