La Coalition nationale des syndicats de la santé (Cnss) est née. Cette nouvelle structure fédérative est constituée de huit syndicats du secteur de la santé. C'est une première dans l'histoire des syndicats autonomes en Algérie. La création de la coalition en question est imposée par «les préoccupations majeures qui frappent les professionnels de la santé», a expliqué le docteur Mohamed Yousfi, cocoordinateur de la naissante structure syndicale, (Cnss). Les représentants de la coalition syndicale ont été tous unanimes sur l'urgence «d'asseoir les jalons d'un dialogue sérieux et concret en raison de la crise profonde et de la situation particulière que traverse le secteur de la santé», a attesté le cocoordinateur, le docteur Salah Laouar. Plusieurs revendications et préoccupations ont été soulevées par les huit syndicats de la santé. Les problèmes socioprofessionnels viennent en première position, de par ce que vivent les professionnels du secteur de la santé comme une situation critique en la matière. Le Cnss exige une augmentation substantielle des salaires pour faire «face à l'importante érosion du pouvoir d'achat et à une inflation non maîtrisée», précisent les coordinateurs de la coalition nationale des syndicats de la santé. Les syndicalistes de la Cnss demandent l'application des mesures annoncées par le président de la République en «faveur des travailleurs avec revalorisation substantielle du point indiciaire et l'accélération de la révision des statuts particuliers des différents corps de la santé des régimes indemnitaires y afférent», martèlent-ils. D'autres revendications ont été énumérées par la Cnss, à savoir l'accélération de la mise en place de l'assurance globale (100%), l'application de la bonification de l'âge de départ à la retraite en fonction des années travaillées dans la Covid-19 et du capital décès au profit des travailleurs décédés dans l'exercice de leur fonction. À cela s'ajoute la demande de verserment de la 4e tranche de la «prime Covid pour les travailleurs qui ne l'ont pas encore reçue et des 5e, 6e, 7e, et 8e tranche dans les plus brefs délais et de mettre les mécanismes nécessaires pour le versement régulier de cette prime», a souligné, le cocoordinateur, le docteur Salah Laouar. A titre de rappel, toutes ces revendications relèvent des mesures annoncées par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune. Mais celles-ci n'arrivent pas à être concrétisées par le ministère de tutelle. Pourquoi le ministre tarde-il à se prononcer sur des mesures émanant du président de la République? Les responsables syndicaux de la nouvelle fédération de la santé s'interrogent sur le rejet de la tutelle d'accélérer le processus du règlement, la concrétisation et la satisfaction des revendications socioprofessionnelles des travailleurs de la santé. À ce propos, les huit syndicats formant la coalition nationale ont souligné qu'ils boycottent les Assises nationales sur la santé. Outre le boycott, la Cnss a décidé d'une journée de protestation, le mardi 7 décembre prochain à travers le territoire national. Cette décision est justifiée, selon les représentants de la Cnss, dans la mesure où la tutelle tergiverse et ne veut pas matérialiser d'une manière concrète les mesures du président de la République, quant au règlement définitif des revendications socioprofessionnelles des professionnels de la santé. Les huit syndicats ont annoncé la création de la Fédération nationale des syndicats de la santé. Ils ont précisé que «le dossier sera déposé prochainement».