L'Etablissement public à caractère industriel et commercial, qui devait se charger de la collecte des déchets ménagers et de la protection de l'environnement, dans la commune de Béjaïa, n'est toujours pas opérationnel. Annoncé comme imminent en juin 2020, cet établissement rencontre, apparemment, des difficultés dont la nature n'est pas révélée à ce jour. L'entité qui porte le nom d'Epic Béjaïa Provert, à la place de Bougie-Net, dénomination initiale de ce projet d'envergure de la wilaya, a été compromise durant au moins 5 ans de gestation et d'écueils administratifs et réglementaires, dont notamment le rejet de la communale de l'admission en dépense du mandat de versement de 700 millions de dinars, au titre de la contribution communale, à la création de cet Epic. La concrétisation de la création de cet établissement est venue par la suite, avec la signature d'un arrêté communal, signé à la fin du mois de mai 2020. Il avait été alors suivi d'un appel à candidature, lancé, une semaine après, par l'APC, pour le recrutement d'un directeur répondant à un certain nombre de critères de sélection pour diriger l'établissement. Ensuite, ce même établissement public avait été doté d'une enveloppe financière de l'ordre de 380 millions de dinars pour assurer son lancement avec l'entame de son activité les jours suivants. Sur le plan de la logistique, la commune de Béjaïa, qui avait acquis, en 2018, un parc roulant composé de 20 camions à bennes-tasseuses et trois camions-citernes, envisageait de renforcer ce même parc par l'acquisition de 40 autres camions, ainsi que le recrutement, par la voie de l'Anem, de 200 balayeurs, en plus de l'acquisition de balayeuses mécaniques. Une résiliation surprenante du contrat d'acquisition avec une entreprise privée est survenue et le matériel roulant acquis a été retourné au fournisseur. Encore des embûches pour un projet pourtant porteur, tant sur le plan de la création de la richesse que de l'emploi et sur celui de l'environnement dont la dégradation ne cesse de prendre de l'ampleur. En effet, la mise en service de cet établissement était et demeure de nature à soulager des odeurs nauséabondes, des ordures qui s'entassent dans leurs cités et sur les trottoirs. Hélas, le rêve a été de courte durée et depuis un peu plus d'une année, ce projet a été jeté aux oubliettes. Aucune raison n'est avancée pour expliquer ce chaos qui reste des plus préjudiciables à la santé publique Il ne faut surtout pas évoquer le problème d'évacuation des ordures vers la décharge publique de Boulimat, programmée pour un aménagement, depuis deux ans avec un coût de 800 millions de dinars. Un projet resté lettre morte. La remise en service du CET de Sidi Boudrahem, qui a déjà englouti une enveloppe de 170 millions de dinars, dégagée par l'APC, pour l'acquisition et l'installation d'une station monobloc afin de traiter le Lixiviat, est, elle aussi, à l'arrêt. Des explications s'imposent. L'opinion est en droit de savoir où en sont les projets d'utilité publique. S'agissant de l'environnement dans lequel évoluent riches et pauvres, responsables et simples citoyens, l'affaire concerne tout le monde. Et le black-out qui entoure ce projet inquiète encore plus.