L'Etablissement public à caractère industriel et commercial, qui se chargera de la collecte des déchets ménagers et de la protection de l'environnement dans la commune de Béjaïa, n'est toujours pas opérationnel. Bien que le directeur de cet, Epic ait été installé depuis deux mois, cet établissement est toujours inopérant. Renseignements pris, l'enquête administrative, engagée conformément aux textes de loi sur le directeur, n'a pas encore été conclue. Il s'agit d'une mesure obligatoire car il s'agit d'un établissement autonome qui aura à gérer des fonds publics même si a priori il est sous contrôle d'un conseil d'administration présidé par le président de l'Assemblée populaire communale. Et tant que la situation en est là, ni l'installation du conseil administratif ni les recrutements ne peuvent se concrétiser. En attendant, la gestion et la collecte des ordures ménagères de la ville de Béjaïa se poursuivent suivant la méthode ancienne, à savoir une régie communale qui assure le ramassage au niveau du secteur de l'ancienne ville et des flottes privées qui prennent en charge les autres secteurs de la commune de Béjaïa. Ils ont au total 11 opérateurs à s'investir dans la collecte des ordures ménagères à Béjaïa. Récemment, ils sont manifesté devant le siège de la wilaya pour réclamer le paiement des factures datant de plusieurs années. En effet, les entreprises privées conventionnées avec la commune de Béjaïa dans la collecte des ordures, avaient observé un rassemblement de protestation devant le siège de la wilaya de Béjaïa. Ils demandaient au wali d'intercéder auprès de la commune pour la régularisation de leurs situations financières, dont le montant varie, selon une source communale, entre 2 millions et 25 millions de dinars algériens. Ils affirmaient «avoir interpellé les élus locaux à maintes reprises» et que «plusieurs promesses leur ont été données, mais sans suite». Pour revenir à l' Epic Béjaïa Provert, qui était censé prendre en charge la gestion de la collecte et la traitement des ordures de la ville de Béjaïa, il demeure un rêve. Dépendant de l'APC, la création a été concrétisée avec la signature d'un arrêté communal de création. Un appel à candidature a été lancé ensuite par la commune pour le recrutement d'un directeur répondant à un certain nombre de critères de sélection pour diriger l'établissement. Celui-ci a été ensuite désigné pour ensuite se rendre à l'évidence qu'aucune enquête n'a été effectuée. Pourquoi ce retournement de situation? La question mérite d'être posée car à l'évidence, le directeur avait répondu aux critères retenus dans l'appel à candidature. S'il avait été choisi c'est parce qu'il est résident à Béjaïa, qu'il justifié d'un diplôme universitaire en adéquation avec le poste et une expérience professionnelle d'au moins 10 ans dans le domaine de la gestion des déchets. Où est donc le problème? Tout ce que l'on sait est qu'il s'agit d'une mesure obligatoire, qui traîne cependant, depuis deux mois alors que la situation urge. Car au-delà de l'installation du directeur de l'Epic et le conseil administratif, l'Epic doit s'atteler à l'équipement en matériel de collecte, dont les camions et les poubelles et surtout régler le problème du centre d'enfouissement, aujourd'hui, à l'arrêt et qui doit être relié en tant que service du CET de Sidi Boudraham. Une enveloppe de 17 milliards de centimes a été dégagée par l'APC pour l'acquisition d'une station de traitement de lixiviat qui se trouve être à l'origine de sa fermeture décidée sur ordre de la ministre de l'Environnement de l'époque. Le bout du tunnel n'est pas pour bientôt et Béjaïa continuera à briller par sa laideur faite de décharges sauvages et de collectes approximatives.