Le ministre des Finances, Abderrahmane Raouia, pèsera-il de son poids pour débloquer le projet de l'Etablissement public à caractère industriel et commercial (EPIC) créé pour la gestion des déchets ménagers au chef-lieu de la wilaya de Béjaïa ? Il faut attendre le milieu de la semaine avant de l'affirmer. Les élus de l'APC semblent confiants. «Considérez que votre problème est réglé», a promis le ministre, d'après Aziz Merzougui, maire de Béjaïa, qui l'a rencontré mercredi dernier. Se réjouissant de cet engagement, le président de l'APC espère que le problème de l'EPIC sera résolu cette semaine, soit après le dépôt, au plus tard demain (aujourd'hui), du recours demandé par le ministre et qui reprendra la genèse de ce projet et ses obstacles. L'écrit permettra au ministre d'instruire le responsable de la trésorerie communale afin de signer l'admission en dépense des 700 millions de dinars qu'a votés l'Assemblée communale pour la dotation de l'EPIC de wilaya en moyens. En bloquant la procédure, la trésorière de la commune a justifié sa position par le fait qu'«un projet de wilaya ne peut être financé par une collectivité locale». En exposant cet argument au ministre, Aziz Merzougui a confié, à El Watan, que son interlocuteur «trouve, au contraire, la procédure normale». La mise en service de l'EPIC Bougie-Net est une urgence pour le maire, qui déplore l'inefficacité, voire le manque de sérieux chez certaines entreprises privées avec lesquelles l'APC a contracté des conventions pour le ramassage des ordures. Il constate, avec regret, que certaines ne s'engagent pas sur le terrain avec les mêmes moyens avec lesquels elles ont soumissionné, qu'elles n'effectuent pas le nombre de rotations nécessaires pour débarrasser la ville des ordures et qu'elles n'interviennent pas les week-ends. Autant de lacunes qui s'ajoutent au peu de moyens dont dispose la commune qui croule sous les ordures. Depuis plusieurs semaines déjà, Béjaïa est transformée en un dépotoir à ciel ouvert, où les cités et les quartiers croulent sous les immondices. Les services de l'APC ont engagé des volontariats pour venir à bout de l'insalubrité. Des associations ont, elles aussi, programmé des opérations de nettoyage, mais ces actions sporadiques servent à peine à sensibiliser les habitants sur la nécessité de l'implication des citoyens dans la préservation de l'environnement. Pour rappel, il y a plusieurs semaines, la cellule de communication de la wilaya a publié un communiqué informant que l'EPIC «entrera en activité incessamment», en précisant que «la trésorière communale a pris contact avec le président de l'APC de Béjaïa et s'est engagée enfin à signer le mandat de la subvention qui a été votée par l'APC pour ce projet». L'APC s'est engagée en effet à financer l'EPIC de wilaya à hauteur de 700 millions de dinars. Mais les élus et le wali ont vite déchanté après que la trésorerie communale est revenue sur sa décision. Dans la perspective de la mise en service de cet EPIC, la commune de Béjaïa a acquis «20 camions à bennes tasseuses et trois camions citernes», selon la cellule de communication de l'APC, qui ajoute que «l'EPIC sera renforcé, bientôt, par 40 autres camions ainsi que le recrutement, par la voie de l'ANEM, de 200 balayeurs, en plus de l'acquisition de balayeuses mécaniques». Dérouté par la déclaration de la ministre de l'Environnement qui a décidé, lors de sa récente visite, de fermer le CET de Sidi Boudrahem, ainsi que la décharge de Boulimat, sans la présentation d'une alternative quant au site de remplacement pour l'évacuation des ordures, le maire s'est également plaint «de la fermeture sans arguments du CET».