C'est la Première Edition dédiée à l'écrivain, chercheur, enseignant universitaire et militant, le défunt Hadj Miliani. La rencontre, dédiée à son hommage, se tiendra à Oran, du 18 au 24 décembre de l'année en cours. Pour les organisateurs de cette rencontre littéraire, «L'écrivain (e) est en situation dans son époque: chaque parole a des retentissements. ''Chaque silence aussi''», a-t-on argumenté, soulignant que «nous avons choisi de commencer notre argumentaire par cette citation de Jean- Paul Sartre car le sens qu'elle porte résume la valeur d'une vie engagée pour la défense de l'intérêt commun, de la culture et de causes nobles». Et d'ajouter que «mais aussi parce qu'elle nous rappelle très fort ce que fut notre Grand Ami Hadj Miliani, écrivain, professeur, chercheur,militant de guche, fondamentalement engagé». Hadj Miliani, dans ce rôle qu'il s'était assigné, avait compris depuis sa prime jeunesse, qu'il se devait d'être acteur dans son époque, dans son pays, dans sa culture et dans la culture universelle. «Il s'est forgé le caractère de celui qui agissait et disait», expliquent les organisateurs, ajoutant qu'«il avait compris qu'il ne devait pas se taire et tomber dans le silence confortable des gens aisés». Un producteur et porteur de projets Car, pour lui, il aurait été «complice de la gabegie et de l'inculture», signe t-on. Hadj Miliani rêvait de voir Oran qui l'a vu naître, devenir la ville où le livre et le cinéma seraient rois. Le connaissant de près et connaissant ses réflexions, ses amis, révèlentl les déceptions provoquées par ce déclin, voire cette déliquescence, de la culture rangée dans la case qui ne lui sied pas. «C'est avec beaucoup d'amertume qu'il voyait les cinémas de sa ville tomber en ruine et livrés à l'abandon et l'oubli», affirment les organisateurs de la rencontre littéraire d'Oran. «Comme il ne comprenait ni n'admettait qu'Oran, deuxième capitale de l'Algérie, ne puisse pas avoir son Salon du livre, ville qui pourtant a enfanté plusieurs écrivain (es) tant d'expression arabe,que latine et'amazighe, dont certains (es) sont de renommée internationale», a- t-on ajouté. Promouvoir l'art populaire Hadj a oeuvré, par sa recherche et ses publications, à promouvoir l'art populaire à travers ses multiples expressions, comme le melhoun, conte, les adages, le raï etc. Ses intimes gardent de Hadj Miliani des souvenirs intacts qu'ils comptent immortaliser et les transmettre à des futures générations. L'homme, étant producteur, est égaiement porteur de projets, et pas des moindres. Ses projets sont liés à la création littéraire, et au devenir d'Oran en tant que capitale de la culture. À la veille de son tragique départ, dans une discussion à bâtons rompus, debout avec ses copains et copines, il faisait part de son voeu le plus cher: l'organisation du Salon local du livre à Oran», a-t-on affirmé. «Et qu'il serait à l'origine de mouvements littéraires et participerait à la construction d'un statut de l'écrivain (e), notamment lorsque celui ou celle-ci est nouvellement entrée dans le champ littéraire», a-t-on révélé. L'organisation d'une rencontre, dédiée à sa personne, n'est pas un fait du hasard. «C'est en réponse à son rêve que nous nous appuyons, en hommage, à lui, pour organiser cet évènement, les Journées littéraires», a-t-on affirmé, précisant que «nous espérons être à la hauteur de ses aspirations». Et d'ajouter que «nos objectifs comme le voulait Hadj Miliani, sont de: contribuer à la construction de «l'être écrivain (e)», faire rencontrer de jeunes écrivains (es) avec des auteur.e.s chevronné (es), oeuvrer et faciliter la rencontre entre auteur (es) et des maisons d'édition, créer une dynamique littéraire qui englobera l'écriture, l'édition, la distribution, la lecture, la recherche et l'art de la lecture à voix haute». Cela permettra à des intellectuel (les) de confronter leurs idées dans les domaines de la littérature écrite et orale, dans le domaine du patrimoine matériel et immatériel et autres liés à cet événement. Construire l'être écrivain «Ces Journées littéraires en hommage à Hadj Miliani, nous les voulons comme un espace dédié à la démonstration de l'art d'écrire, d'apprentissage de l'écriture pour donner envie aux jeunes de devenir écrivain (e)», expliquent les organisateurs. «Car, pour nous, l'acte «écrire» et l'acte «lire» sont les symboles premiers de l'acte citoyen (ne)», ajoute t-on. Cette rencontre, organisée en partenariat avec plusieurs organismes, est d'un menu riche. Elle comprend une série de conférences avec des chercheur (es), auteur (es) éditeur (es) et libraires, présentation des oeuvres littéraires et ventes-dédicaces, des ateliers d'écriture, de lecture à voix haute, des activités artistiques et culturelles, le melhoun, théâtre d'auteurs, ciné-club, causerie sur le raiï, etc. La rencontre d'Oran sera ponctuée par une balade à Sidi El Houari, celle-ci est intitulée «sur les traces de Hadj Miliani».