Le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Youcef Belmehdi, a indiqué mardi à Béjaïa que son département a procédé à la numérisation de 101 manuscrits et s'apprête à prendre en charge un autre lot de même nature et à le mettre en ligne dans de brefs délais pour en faire bénéficier autant les passionnés des sciences anciennes que les chercheurs. «Nous allons revaloriser fortement le manuscrit et lui redonner la place qui lui sied», a-t-il souligné, en marge de la tenue d'un colloque national sur «Les savants de Béjaïa et leurs apports intellectuels à travers leurs manuscrits». Le ministre a précisé dans ce sillage, que son département à inventorié à ce jour, des milliers d'oeuvres, couvrant tous les domaines du savoir et quasiment toutes les époques, mais surtout celle du Moyen Age, coïncidant avec l'explosion des sciences dans plusieurs villes du pays, dont Béjaïa, qui a été un berceau civilisationnel de premier ordre. Il a évoqué, dans ce contexte, un chapelet de personnalités scientifiques dont l'apport continue encore à alimenter les recherches et à occuper les esprits, a l'instar d'Ibn Khaldoun, El Ichbili, Sidi Boumediene, El-Aidli, ou encore, Leonardo Fibonnaci (1175-1250), l'élève de Béjaïa, qui a transféré le calcul décimal en Europe à une époque où le continent utilisait encore les chiffres romains et calculait sur abaque. Le colloque tenu à l'occasion a constitué une réelle opportunité pour revisiter cette période et permettre, aux forts en thèmes, de re-convoquer l'Histoire et d'en faire la démonstration par le truchement de certains documents authentiques légués par leurs auteurs originaux. Beaucoup de particuliers, il faut dire, ont hérité de fonds documentaires aussi exceptionnels que vastes, à l'instar de celui appelé «Afniq n'Sidi l'Mouhoub», riches de plus de 400 documents, écrits par une pléiade d'auteurs et qui d'une façon ou d'une autre renseignent sur l'activité intellectuelle effervescente de la région, souligne-t-on. Géhimab, une société savante locale, relevant de l'université de Béjaïa, sous la direction du professeur Djamel Aîïsani, l'a exploité, traité, structuré et mis désormais à la portée des historiens et des chercheurs de diverses disciplines. Le ministre n'a pas manqué l'occasion pour louer l'Histoire de Béjaïa et souligner avec insistance ses mérites et sa contribution à l'épanouissement social et culturel de ses habitants et de tous les riverains, mais aussi à l'effort de sauvegarde du patrimoine et de la Mémoire nationale. L'ouverture de ce colloque a donné l'opportunité au ministre de rebondir sur les actions engagées par son département en matière de préservation et de promotion de ces documents et qui bientôt seront accessibles dans leur intégralité sur le web. Profitant de cette escale, il a, par ailleurs,inauguré deux nouvelles mosquées, visité trois chantiers en construction et posé la première pierre pour la construction d'une nouvelle structure, implantée autant au chef-lieu de wilaya que dans les autres daïras, notamment Souk el Tenine et Akbou.