Cette occasion a été marquée par la représentation de la pièce Raoudat Ennour. Tout est dans le sourire des enfants. Tout est dans leurs pleurs, tout est dans leurs cris. La sinistrose ne gagne l'homme que s'il n'arrive pas à décrypter les signaux qui se dessinent sur les figures des ces «demi-dieux». C'est à juste titre qu'on leur a consacré une journée internationale qui coïncide avec le 1er juin de chaque année. En Algérie, plus précisément à Alger, cette fête était célébrée comme il se doit. Les enfants ont tenu à la fêter à leur façon, et la manière était fortement belle. Ils sont montés sur scène pour présenter une pièce théâtrale dont le titre, Raoudat Ennour (Le jardin des lumières), à lui seul, vaut son pesant de joie. Ecrite collectivement et mise en scène par Abbas Mohamed Islam, la pièce est une oeuvre pédagogique. Elle incite les enfants à protéger la mère nature. Cela est représenté à travers les dialogues des enfants avec un arbre bicentenaire. Celui-ci leur fait savoir qu'il est, au même titre que l'être humain, doté d'une âme et d'un esprit. Il sourit lorsque les rayons de soleil se mettent à lui caresser le feuillage. Il pousse des chants langoureux quand le zéphyr le chatouille. Il se réjouit et danse lorsque le vent le taquine. Mais cette gaieté se transforme en tristesse dès lors que la bêtise humaine intervient. C'est ce message que les concepteurs de la pièce ont tenté de transmettre. Et la moralité a bien été reçue. La preuve? Pendant la représentation de la pièce, les «petits-grands» spectateurs sont plongés dans un silence abyssal. Ce n'était pas le silence de l'ennui mais de l'intérêt que le sujet leur inspire. Cela est dû aux prestations des très jeunes comédiens de la coopérative théâtrale Achbal Aïn Benian, qui ont captivé l'attention même des adultes. La petite Roumayssa Alouane a subjugué même le public adulte. Aidée par sa taille minuscule, sa finesse, sa souplesse et son agilité elle a ingénieusement interprété son rôle. Cela est le cas également des autres, comme Alouane Abdelghani, Tabiî Khadidja... Ils étaient dirigés de main de maître par Idami Nouari qui a conçu la chorégraphie. Ces prestations sont rehaussées par le décor utilisé. Il était simple, certes, mais riche en couleur. Ce facteur joue d'ailleurs un rôle d'une importance capitale dans la réussite de la pièce. Cela, du fait que se baser sur la couleur, aide le jeune spectateur à se représenter mentalement les situations. Les dialogues entre les comédiens se portent essentiellement sur les activités quotidiennes des enfants, à savoir les exercices ludiques et les jeux. A travers cette procédure, on s'introduit dans le petit monde qui est dans la tête des chérubins. Un monde fait de rêve, de tranquillité et de soliloques. La pièce est dans son ensemble un véritable bouquet de fleurs offert aux enfants à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale de l'enfance. Et parce que dans chaque artiste se cache un enfant qui stimule la verve, la ministre de la Culture Mme Khalida Toumi a rendu hommage à trois illustres noms du théâtre arabe, invités de la première édition du Festival national du théâtre national professionnel, dont la clôture a eu lieu hier au Théâtre national d'Alger, Mahiedine-Bachtarzi. Il s'agit de la grande figure du théâtre et du cinéma égyptiens Samiha Ayoub, de l'artiste syrienne, Maha Salih et l'homme de théâtre libanais, Roger Assaf. Pour l'anecdote, ce dernier a découvert l'Algérie grâce à l'un des monuments du théâtre et de la littérature algérienne, Kateb Yacine. De cet homme, Roger Assaf en parle aujourd'hui avec fierté. «Il écrivait, certes, en langue française, mais son âme était profondément algérienne. Il est issu du peuple et il n'a de cesse de parler du peuple algérien qui l'avait très marqué», a-t-il indiqué à L'Expression.