La Covid-19 continue sa folle «ascension». Jour après jour, les contaminations augmentent. La semaine dernière, le pays a enregistré le plus grand nombre de nouveaux cas depuis septembre dernier. 330 nouvelles contaminations ont été recensées, en moyenne, les 7 derniers jours. Cela représente 22% du pic des infections. La situation épidémique risque de s'aggraver fortement durant les prochains jours. Le triste record des 1 537 cas par jour, enregistré le 30 juillet dernier, risque d'être très vite effacé. Les spécialistes craignant un «embrasement», du fait que ce rebond épidémique intervient avec l'apparition d'un nouveau variant, hautement contagieux, à savoir l'Omicron. Lentement, mais sûrement, ce «mutant» est en train de se propager à travers le pays. « 12 nouveaux cas ont été détectés en Algérie», a annoncé, jeudi dernier, l'institut Pasteur d'Algérie (IPA). «Il s'agit de 6 citoyens algériens ayant été en contact avec des cas confirmés, précédemment, dans le pays, de 2 ressortissants algériens de retour de France et de 4 étrangers, dont un est venu du Royaume-Uni et 3 autres de Mauritanie», ajoute la même source, ce qui porte le total des cas confirmés de ce variant, à 16. «On vit une double vague actuellement, celle du Delta, qui sera bientôt rejoint par celle de l'Omicron», estime le professeur Kamel Djenouhat, président de la Société algérienne d'immunologie. Celui-ci, qui est également chef de service du Laboratoire central de l'EPH de Rouiba, estime que la vague de l'Omicron est arrivée plus tôt que prévu. «Elle va se propager très vite. Tous les indicateurs laissent penser que l'Omicron sera le variant le plus répandu dans le pays d'ici à la fin du mois de janvier prochain, sonnant du coup la fin du Delta en Algérie», a-t-il soutenu, lors de son passage sur les ondes de la Radio Chaîne 1. Une double vague? Un avis que partagent (bon) nombre de ses confères. Certes, tous se réjouissent de la fin du Delta, qui provoque plus de complications que ce nouveau variant. Néanmoins, l'Omicron est considéré comme le deuxième virus le plus contagieux de l'univers, ce qui fera certainement «exploser» le nombre des contaminations. Logiquement, les hospitalisations, les admissions en soins intensifs et les décès vont augmenter, surtout que le pays n'a pas réussi à construire sa «digue» immunitaire, seul moyen pour réduire le nombre de (s) cas graves, la vaccination étant encore à un niveau très très faible, alors que les autorités sanitaires avaient parié sur l'immunité collective, d'ici la fin de 2021. On est en 2022, on n'a pas dépassé les 15% de la population totale complètement vaccinés. Ce qui l'on risque de vite regretter. Les prochains jours vont être terribles. Notre système de santé va être mis à rude épreuve. Les hôpitaux qui sont saturés de plus en plus, vont très vite manquer de place ou d'oxygène médical. Le cauchemar de la 3e vague pourrait être moins «violent» que ce qui nous attend, car, en plus de refuser de se faire vacciner, les citoyens font preuve d'un relâchement total. Les gestes barrières sont toujours absents. On se bouscule dans les lieux publics sans à moindre distanciation sociale ni le moindre masque. Pis encore, cette année, les Algériens ont renoué avec le réveillon. Des soirées ont été organisées dans des hôtels et des restaurants... Le réveillon de tous les dangers... Des centaines de personnes s'y sont retrouvées pour danser toute la nuit, collées les unes aux autres. La majorité ne portait pas de masques. Les images de ces soirées ont affolé la Toile, avec plusieurs dizaines de personnes qui ont festoyé comme à l'époque de l'avant Covid-19. Le pass vaccinal, rendu obligatoire, la semaine dernière, n'a, bien évidemment, pas été contrôlé dans la plupart de ces soirées. D'ailleurs, il demeure jusqu'ici comme un effet d'annonce. On court droit vers la catastrophe sanitaire! Le gouvernement a décidé, enfin, de sonner la fin de la récréation. Le Premier ministre, ministre des Finances, Aïmen Benabderahmane, a ordonné que des sanctions sévères soient appliquées contre toute personne qui ne respecterait pas les mesures sanitaires contre la Covid-19. Il a donné des instructions aux services de sécurité et à toutes les administrations et entreprises de faire appliquer le protocole sanitaire dans toute sa rigueur. Il a demandé que des procédures de contrôles internes soient mises en place pour éviter que ces lieux ne deviennent des «clusters» du virus. Il a également ordonné l' «intensification» des opérations de surveillance au niveau des commerces et des lieux publics. La direction générale de la sécurité nationale a tout de suite réagi. Elle a instruit ses éléments d'intensifier les «descentes» surprises et les sanctions. Il faudra donc s'attendre à un retour à la tolérance zéro avec les personnes qui continuer d'ignorer les mesures d'hygiène et de distanciation sociale, comme c'était le cas au début de la pandémie. Sont-ce les prémices d'un retour des mesures «contraignantes» que voulait à tout-prix éviter l'Exécutif? Comment va-ton gérer cette nouvelle vague? Couvre-feu, confinement, télétravail? Allons -nous refermer les frontières, notamment avec l'Europe, épicentre de l'Omicron? Wait and see...