Ce milieu naturel s'étend sur près de 33,7 millions de km2. Les responsables du Programme des Nations unies pour l'environnement Pnue, ont rendu public, hier, à Alger, le rapport portant sur l'avenir des déserts de la planète, qui défend une nouvelle vision pour leur mise en valeur. Une vision «plus équitable», où le désert et ses habitants sont appréciés à leur juste valeur par le gouvernement et la société. «Il est indispensable d'accorder une priorité fondamentale à la durabilité et la prospérité des populations du désert, de soumettre la mise en valeur du désert à des limites de potentialité de ces environnements sans équivalent», précise Eric Falk, lors d'une conférence de presse organisée à l'hôtel El Aurassi. Les décisions à prendre ne devraient pas aller dans le sens de la modification du cadre naturel du désert, «mais dans celui de la préservation de ses ressources pour l'avenir». Le rapport souligne que l'adoption pour les déserts du monde, des modèles de développement intensif, des projets d'agriculture à l'échelle industrielle, de mégalopole attirant une immigration massive au détriment de toute perspective de durabilité «sera en grande partie déterminée par les visions communes et les initiatives collectives prises pour les réaliser». Le développement actuel du désert et la préservation du cadre naturel semblent pâtir du manque de vision et de programmes coordonnés. Les projets de développement, tels que les programmes d'agriculture irriguée ou du tourisme de masse semblent germer au petit bonheur avec quelques tentatives de les coordonner ou de les planifier dans une perspective de durabilité. «L'immigration au désert procède bien souvent du hasard ou alors d'une opportunité à saisir, et les nouvelles colonies de peuplement s'étendent sur des paysages d'une grande beauté qui créent des problèmes d'approvisionnement en eau et de gestion des déchets». A défaut de planification appropriée et de vision s'inscrivant dans une perspective à long terme, «les modèles de vie traditionnel peuvent disparaître progressivement, tout comme les savoir-faire, victimes des projets économiques à court terme et éphémères». La poursuite des modèles de développement intensif basé sur l'énergie et l'eau ne sera pas viable, car ils mènent au tarissement et à la dégradation de la ressource. Notons que ce milieu naturel qui s'étend sur près de 33,7 millions de km2, correspondant à un quart des terres émergées, est un véritable foyer de différentes cultures et de centres de génération des moyens de subsistance. Le rapport sera remis, aujourd'hui, au président de la République, à l'occasion de la conférence sur le désert et la désertification qui aura lieu au Plais des nations.