Inespéré. La réalité est cependant bien là. L'Algérie ne pouvait espérer un meilleur démarrage de l'année 2022, après avoir clôturé 2021 sur une amélioration notoire de ses indices macroéconomiques: la réduction significative de la réduction de son déficit budgétaire qu'elle traînait comme un boulet de canon depuis 2015, de la facture de ses importations qui siphonnait les caisses de l'argent public et servait de mamelle à la corruption à la délinquance en col blanc, la préservation de ses réserves en devises... font partie de ces «fondamentaux» qui attestent de sa résilience aux différentes crises, à la pandémie de Covid-19, notamment qui a ébranlé les économies de l'ensemble des pays de la planète. Dire que le pays s'en est remarquablement sorti, n'est pas une preuve de chauvinisme mais une réalité qui ne peut être occultée par tout expert honnête ou institution financière, fusse-t-elle internationale, sans mettre en cause leur crédibilité. Reconnaître cependant que son économie est dépendante de son secteur pétro-gazier, ne représente guère un secret de Polichinelle. Il demeure la colonne vertébrale de son économie. Les revenus qu'il en tire à travers ses exportations sont garantes de sa stabilité. Et c'est le cas, aujourd'hui, avec un baril de Brent qui culmine au-dessus des 86 dollars. Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour échéance en mars, a enregistré un gain de 1,59 dollar pour terminer la semaine qui s'est achevée le 14 janvier à 86,06 dollars. Un sommet à un doigt de son record de l'an passé. Il avait atteint 86,40 dollars le 26 octobre 2021. Il faut souligner qu'il a progressé de près de 10 dollars depuis la fin de 2021 où il avait clos l'année à plus de 77 dollars. À New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en février a gagné 1,70 dollar ou 2,07% à 83,82 dollars, un plus haut depuis le 9 novembre. Les prix de l'or noir ont ainsi inscrit leur 4e semaine de hausse d'affilée, en affichant un bond de 5,38% sur la semaine pour le Brent et de 6,30% pour le pétrole américain, fait-on remarquer. Alors, 2022: une année bénie pour l'Algérie? Le scénario est tout à fait probable, d'autant plus que l'on commence à évoquer un baril à 100 dollars. Qu'en disent les spécialistes? «L'humeur du marché est à la hausse, beaucoup d'analystes parlent d'un baril bientôt à 100 dollars, ce qui dope l'optimisme sur les prix», a relevé Andrew Lebow de Commodity Research Group qui indique que la flambée des cas de Covid-19 suscités par le variant Omicron pourrait bientôt atteindre son pic aux Etats-Unis. Comment l'interpréter? «Ce qui laisse entendre que la demande va être très soutenue dans les mois qui viennent», estime l'analyste. Tout comme il va falloir tenir compte de la vague de froid qui commence à s'installer un peu partout dans les pays gros consommateurs d'or noir à l'instar des Etats-Unis. Ce qui a joué en faveur d'un accroissement de la consommation d'énergie pour le chauffage et par ricochet, fait grimper les prix du fioul domestique. La demande s'annonce donc des plus robustes. Et ce n'est apparemment pas les 400 000 barils par jour qui sont mis sur le marché mensuellement par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses partenaires, depuis juillet 2021 qui suffiront pour y répondre. Paroles d'experts. Outre de fortes perturbations au Kazakhstan et en Libye en raison de crises géopolitiques, «nous remarquons que d'autres producteurs comme la Russie, l'Angola, le Nigeria et l'équateur n'arrivent pas à atteindre leur objectif», affirment les analystes de ABN Amro. La perspective, que la Chine cède des réserves pétrolières d'ici la fin du mois, conformément à l'accord passé avec les Etats-Unis pour faire reculer les prix de l'énergie, n'a guère eu d'effet baissier sur les cours, indiquent par ailleurs des informations relayées par les agences de presse. Une conjoncture qui doit faire la part belle à un baril tout feu tout flamme. Une opportunité pour l'Algérie qui ambitionne de mettre en place un modèle économique qui l'affranchirait de sa rente pétrolière.